L'absence de discernement peut-il être une cause d'exemption de responsabilité pénale ?




Le discernement se définit comme la capacité intellectuelle à saisir la portée de son propre comportement, jugé si cela est bien ou mal. Le code pénal n’en fait pas expressément une condition de l’élément moral de l’infraction. Le code se borne à exclure la responsabilité pénale des personnes dont le discernement est aboli au moment des faits à cause d’un trouble psychique. Cependant, la jurisprudence a raisonné par analogie et elle exige le discernement dans toutes les hypothèses. L’absence de discernement est donc une cause de non imputabilité générale.

Il existe deux degrés d’atteinte du discernement. Le premier est constitué lorsque le discernement est totalement supprimé (démence complète). L’auteur des faits est pénalement irresponsable. Cela signifie qu’on ne peut pas le condamner à une peine mais également qu’on ne peut pas le déclarer coupable. L’intéressé bénéficiera donc d’un non lieu. Si l’on ne retient la démence qu’au moment du jugement, le concerné bénéficiera d’une relaxe ou d’un acquittement en cas de crime. Il pourra néanmoins être hospitalisé d’office. Cette Hospitalisation d'Office n’est pas décidé par le juge mais par le préfet. Le dément reste civilement responsable de ses actes, il pourra donc être condamné dans un procès civil.

Le second cas concerne une altération momentanée du discernement. Il se peut qu’au moment des faits le trouble psychique n’ait qu’altéré ou obscurci le discernement. Dans ce cas, l’auteur des faits reste pénalement responsable sauf à prouver que cette altération momentanée n’est pas due à la personne elle-même (prise de drogue ou d’alcool qui constituent des circonstances aggravantes). La juridiction tient compte de cette circonstance lorsqu’elle détermine la peine et en fixe le régime.

En troisième lieu, le discernement peut aussi être aboli par d’autres causes qui ne sont pas traitées par la loi, c'est-à-dire si la personne n’a pas agit avec intelligence et volonté. Dans ce cas elle n’est pas responsable (c’est le cas du somnambulisme, de l’hypnose, du très bas âge etc.).

Rechercher parmi les articles juridiques