Comment se présente-t-on à l’élection pour la présidence de la République ?




Pour se présenter à l’élection présidentielle, les différents candidats devront réunir à la fois des conditions de fond et de forme. Ainsi, pour les conditions de fond, le candidat devra être français, électeur et avoir au moins vingt-trois ans, libre de ses obligations militaires et il devra montrer, selon le texte de la loi, une « dignité morale ». En outre, certaines formalités doivent être réunies : le candidat devra avoir obtenu cinq-cents signatures d’élus, d’au moins trente départements ou collectivités d’outre-mer, et moins d’un dixième d’entre eux ne doivent être les élus d’un département ou d’une collectivité d’outre-mer identiques. Il peut s’agir de députés, de sénateurs, de conseillers régionaux ou encore de maires. Cette formalité vient limiter la multiplication des candidatures que des conditions et formalité trop larges causeraient. Le candidat devra également déclarer auprès du Conseil constitutionnel, sous pli scellé, sa situation patrimoniale, de manière à assurer une meilleure transparence de la vie politique. Cette déclaration devra être renouvelée dans les deux mois précédant ou dans le mois suivant la fin du mandat présidentiel afin de constater les variations de son patrimoine, pendant la durée de son mandat. Ces déclarations seront publiées au Journal officiel. Un compte de campagne devra également être constitué et déposé au plus tard dans les huit semaines qui suivent l’élection présidentielle. C’est la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) qui effectuera ce contrôle. Ses décisions peuvent ensuite faire l’objet d’un recours devant le Conseil constitutionnel. Une fois l’ensemble de ces formalités accomplies, l’ensemble des personnes qui pourront se présenter sera décidé par le Conseil constitutionnel. Une liste sera alors publiée au Journal officiel au plus tard le troisième vendredi précédant l’élection.

L’élection présidentielle se déroule entre vingt jours et trente-cinq jours maximum avant la fin du mandat du précédant Président. Le lancement de la campagne électorale débute officiellement dès le deuxième lundi précédant le premier tour de scrutin et s’interrompt la veille du scrutin, à zéro heure. Si un second tour est organisé, elle recommencera dès que l’identité des deux personnes qui pourront se présenter sera publiée au Journal officiel et elle s’achèvera la veille du second tour, à zéro heure. La durée totale de la campagne électorale sera en moyenne de trente jours. Pendant cette période, les différents candidats devront recevoir les mêmes conditions de traitement de la part des pouvoirs publics. Concrètement, cela signifie qu’un affichage minimum leur sera assuré, que l’envoi de leur profession de foi sera pris en charge, ou encore qu’un temps d’antenne minimum leur sera réservé à la radio et à la télévision. C’est d’ailleurs le Conseil supérieur de l’audiovisuel qui est chargé de comptabiliser les temps de paroles des différents candidats. En outre, des sondages d’opinion peuvent être publiés jusqu’à la veille de chaque tour de scrutin.

La campagne électorale connaît deux modes de financement. Il y a un financement public et un financement privé dont la source principale sont les cotisations des partis, mais également les dons de particuliers. Une règlementation devra être respectée : la tenue d’un compte de campagne permettant de connaître les recettes et les dépenses. Le compte devra être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques. Les candidats doivent également veiller à ne pas dépasser un plafond dans leurs dépenses. Celui-ci est actualisé tous les trois ans par décret.

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