Linterruption volontaire de grossesse (IVG) ou avortement est lexpulsion provoquée de lembryon ou du ftus. Elle est pratiquée lorsque la femme est dans une situation de détresse. Toute femme, quel que soit sa nationalité a le droit dinterrompre sa grossesse. Elle ne se fait quà sa demande. Pour les mineurs de 18 ans qui ne sont ni mariées, ni émancipées, l'accord parental n'est pas obligatoire si elles sont accompagnées dune personne majeure de leur choix. Ce peut être un proche, un ami ou un travailleur social.
Il y a des consultations médicales avant et après lintervention. Lors de la première consultation, le médecin réalise un examen clinique. Il doit informer la patiente des méthodes utilisées et lui présenter les risques et les effets secondaires éventuels. Il doit lui donner un dossier qui comprend : le rappel des lois sur l'IVG ; la liste des établissements autorisés à pratiquer l'IVG; la liste des établissements d'information, de consultation et de conseil familial, des centres de planification et d'éducation familiale, des services sociaux et des autres organismes agréés. Le médecin peut aussi lui proposer un dépistage des maladies sexuellement transmissibles (MST) et prescrire un mode de contraception. Sil ne veut pas prendre en charge lIVG, il doit informer la patiente et lui donner le nom des médecins qui peuvent la réaliser.
Lentretien psycho-social a pour but daider et de conseiller la femme enceinte. Il est automatiquement proposé aux femmes majeures et aux mineures émancipées mais il est facultatif. Par contre, il est obligatoire pour les mineures non émancipées : on lui remettra alors une attestation d'entretien, elle est indispensable pour pratiquer lIVG. En principe, la consultation a lieu dans la semaine qui suit la première consultation médicale. Dans tous les cas, elle doit se faire au moins 48 heures avant lIVG. Dans les hôpitaux publics, les centres d'IVG ont lobligation davoir des permanences réservées à lentretien psycho-social. La deuxième consultation a lieu au minimum sept jours après la première. On laisse ainsi un délai de réflexion. Il peut être rabaissé si le seuil des douze semaines de grossesse risque d'être dépassé. La femme doit confirmer par écrit sa demande d'IVG. Si le médecin est habilité à pratiquer lIVG, il peut la réaliser. Mais si la femme désire la faire réaliser par un autre médecin, il doit lui donner un certificat qui atteste quelle est venue aux consultations préalables. Une consultation de contrôle et de vérification de lIVG se fait entre le 14ème et le 21ème jour après lIVG. Le médecin ou la sage-femme propose à la femme un moyen de contraception adapté.
Seul un médecin peut pratiquer une IVG. Elle se fait dans un établissement hospitalier public ou privé. Lhospitalisation dure en général moins de douze heures. Il y a deux techniques : lIVG instrumentale daspiration et lIVG médicamenteuse. LIVG daspiration peut être pratiquée jusquà la douzième semaine de grossesse, soit quatorze semaines depuis les dernières règles. Elle se fait sous anesthésie générale ou locale. Le col de lutérus est dilaté puis on y introduit un petit tube. Il est relié à un système d'aspiration qui enlève l'uf et la muqueuse utérine interne. Pendant le mois qui suit lIVG, la femme doit prendre une pilule contraceptive et passer un examen médical gynécologique. LIVG médicamenteuse peut être pratiquée jusquà la cinquième semaine de grossesse, soit sept semaines après les dernières règles. Elle se fait par deux prises de médicaments : lune interrompt la grossesse et lautre provoque des contractions et lexpulsion de lembryon. Les médicaments doivent être pris en présence du médecin.
Une IVG chirurgicale coûte de 300 à 450 euros dans un établissement public ou privé à but non lucratif et de 250 à 390 euros dans un établissement privé à but lucratif. Les tarifs varient en fonction de la nature de létablissement, la durée de l'hospitalisation, du recours à l'anesthésie locale ou générale. Une IVG médicamenteuse coûte 257 euros à lhôpital, entre 260 et 270 euros dans un établissement de santé privé et 190 euros dans un cabinet médical.
L'IVG qui se fait dans un établissement de santé est prise en charge à 80 % par la Sécurité sociale. LIVG médicamenteuse pratiquée en médecine de ville ou en consultation externe dun établissement hospitalier est remboursée à 70 %. Pour ceux qui bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUc) et pour les mineures non émancipées qui nont pas daccord parental, la prise en charge est totale. Les femmes en situation irrégulière qui résident en France depuis plus de trois mois peuvent bénéficier de l'aide médicale dEtat. Elles doivent prouver la durée de leur séjour. L'assistante sociale peut les aider dans leurs démarches. Si la femme est layant-droit de son conjoint ou de ses parents, lacte et le remboursement des frais napparaîtront pas sur le décompte de la Sécurité sociale. Un système de codification a été mis en place pour permettre de garder le secret.