Le concubinage étant une union basée sur lautonomie et la liberté, la séparation du couple est facilitée. Les concubins nont aucune formalité à accomplir lorsquils souhaitent se séparer (à la différence des époux pour lesquels une procédure de divorce peut parfois prendre plusieurs années). Par ailleurs, au moment de la séparation, aucune pension alimentaire ou prestation compensatoire ne pourra être accordée. Les seuls dommages-intérêts auxquels peut avoir droit un concubin lésé par la séparation sont ceux liés aux circonstances de la rupture. Ce nest pas la rupture elle-même qui peut donner lieu à réparation, les concubins sont libres de se séparer quand ils le souhaitent. Ce sont les fautes détachables de la rupture elle-même qui sont réparables. Par exemple, la formation de lunion dans le seul but dabuser du partenaire, les violences ou menaces proférées au moment de la séparation etc. Une rupture indélicate peut également être un motif légal de condamnation (les juges ont par exemple condamné à des dommages intérêts un concubin qui a quitté sa compagne la veille du jour où elle devait passer un concours dentrée dans lAdministration).
Lorsquils se séparent les concubins récupèrent chacun leurs biens. Lorsque les concubins ont prévu par avance, par convention, le sort réservé aux biens en cas de séparation, ou sils acceptent un partage à lamiable, il ny a aucune difficulté. Cest en cas de litige quil sera difficile de déterminer la provenance de chaque bien. En effet, les personnes ne conservent pas systématiquement toutes les factures de leurs achats. Le juge pourra alors être appelé à trancher. Pour ce qui est des biens mobiliers, le principe qui prévaut est que celui qui possède le bien est réputé en être propriétaire. Lorsque la propriété est contestée, le concubin qui prétend être propriétaire du bien pourra tenter de le prouver par tous moyens (par exemple, en apportant des photos, des factures et autres.). Pour les biens immobiliers, il faudra se référer aux actes notariés.
Lorsque les concubins ont participé ensemble a augmenter le patrimoine de lun deux, cela ne signifie pas quau moment de la séparation il reprendra son bien augmenté des avantages sans que son partenaire ne puisse rien faire. Ce dernier peut en effet invoquer le recours à la société créée de fait. En invoquant la société créée de fait, il pourra obtenir dédommagement de son travail ou de la plus value apportée au bien de son concubin. La société créée de fait est une société qui est voulue par les associés mais qui nest pas officiellement créée. Pour conclure à une société créée de fait, il faut que trois conditions aient été réunies : il faut tout dabord un apport de chacun des concubins, il faut ensuite une intention de part et dautre de partager les bénéfices ainsi que les pertes de la société et il faut lintention de collaborer pour un projet commun. Ce nest que si ces trois critères sont réunis quil sera possible de considérer quune société créée de fait a existée entre les concubins. Par exemple, le concubin dispose dun cabinet médical, la concubine décide avec le soutien de son partenaire dintégrer le cabinet en tant quassistante médicale, elle met ainsi de coté la profession quelle exerçait jusquici seule afin dexercer avec son concubin. Or, durant toute la période de la collaboration, elle ne reçoit aucun salaire mais partage la vie de son partenaire qui se charge de toutes les dépenses. Dans une telle situation, elle pourra tenter de faire valoir auprès des juges largument de la société créée de fait afin dobtenir de son ancien concubin dédommagement pour les années de travail non rémunérées à ses cotés. Lorsque les juges admettent lexistence dune société créée de fait, celle-ci doit être liquidée afin de partager lactif net entre les concubins.
Il est également possible de faire valoir lenrichissement sans cause lorsque lun des concubins sest enrichi au dépend de lautre. Par exemple, lorsque lun des concubins a pu se constituer un patrimoine pendant que lautre prenait en charge toutes les dépenses. Pour faire valoir la théorie de lenrichissement sans cause il faut réunir certaines conditions : il faut un enrichissement de lun et un appauvrissement de lautre, il faut que lenrichissement soit injuste et sans cause, il faut une absence dintérêt personnel chez lappauvri et que celui-ci soit dans limpossibilité dobtenir réparation par un autre moyen. Il reviendra aux juges dapprécier si lenrichissement sans cause est constitué. Ils sattacheront particulièrement à voir si la contribution de celui qui sest appauvri est allée au-delà de ce quexigeaient les charges normales de la vie commune. Laction en enrichissement sans cause nest admise par les juges que si aucune autre action na été possible.