La formation du contrat d'entreprise




Le contrat d’entreprise est le contrat par lequel une personne s’oblige, contre une rémunération, à exécuter pour l’autre partie un travail déterminé sans la représenter (ce n’est donc pas un contrat de mandat) et de façon indépendante (ce n’est donc pas un contrat de travail). L’objet principal du contrat d’entreprise est l'exécution d'un ouvrage ou de travaux spéciaux pour le compte de quelqu'un. Les travaux à exécuter doivent être définis dans le contrat. L’objet du contrat peut porter sur des choses matérielles (construction ou rénovation d’un immeuble, fabrication d’un meuble,…) ou des choses immatérielles (études, conseils, assistance,…). C’est donc un contrat de prestations de services qui est conclut avec un garagiste, un avocat, un architecte ou encore un organisateur de voyages. Le prestataire de services est soumis aux mêmes obligations que le vendeur de biens. La finalité est de protéger le consommateur. Celui qui commande le travail est appelé le « maître de l’ouvrage » dans le secteur immobilier ; dans le domaine mobilier et des prestations intellectuelles, on parle de « client » ou de « donneur d’ordre ». Celui qui exécute le travail est appelé l’« entrepreneur ».

Le contrat d’entreprise peut être un contrat civil, un contrat commercial ou un contrat mixte. Un écrit est obligatoire si l’une des parties est un non-commerçant. Le contrat est « civil » lorsqu’aucune des parties n’a la qualité de commerçant (par exemple, un contrat entre un médecin et son patient). Le contrat est « commercial » lorsque les deux parties ont la qualité de commerçant (par exemple un contrat entre un promoteur immobilier et un sous-traitant). Le contrat est mixte lorsqu’il est conclu entre un commerçant et un non-commerçant. Le contrat d’entreprise est un contrat consensuel. Il faut un accord de volontés entre les deux parties. Il n’y a aucune formalité particulière dans l’échange de consentements entre les parties. Néanmoins, il arrive que la loi impose un écrit pour la conclusion de certains contrats d’entreprise. C’est le cas pour le contrat d’architecte, le contrat de construction de maison individuelle ou encore les contrats d’entreprise conclus entre un professionnel et un consommateur. Par exemple, le professionnel doit indiquer par écrit la date limite d’exécution de la prestation pour les travaux supérieurs à 450 euros.

Le contrat d’entreprise se forme de trois manières. Premièrement, il se forme de manière instantanée à la suite d’une acceptation conforme à une offre préalable. Deuxièmement, il se forme après une phase préparatoire de pourparlers. La présentation des devis intervient au cours de cette phase. Ce sont des offres réalisées par le futur entrepreneur pour le client. Ils sont négociés jusqu’à l’accord des parties. Le devis n’est pas obligatoire. Les parties ont la possibilité de refuser de conclure le contrat définitif pendant les négociations. Mais, elles ne doivent pas rompre les pourparlers de manière brutale et de manière à nuire à l’autre partie. La rupture des pourparlers engage la responsabilité civile de la personne qui en est l’auteur. C’est l’abus de droit qui est sanctionné. Troisièmement, le contrat d’entreprise se forme par des appels d’offres. Ils sont utilisés pour les contrats d’entreprise les plus importants (campagnes publicitaires, marché immobilier,…). La procédure est aussi appelée « procédure de soumission ». Elle peut se réaliser de trois manières. Tout d’abord, le futur maître d’ouvrage (l’appelant) ne s’engage pas et les entrepreneurs (les soumissionnaires) réservent leur acceptation dans le cas où ils seraient retenus à la fin de l’appel d’offre. Ensuite, l’appelant ne s’engage pas mais il demande des offres fermes de la part des soumissionnaires. Enfin, l’appelant s’engage envers celui qui lui présente la meilleure soumission, c’est-à-dire envers le soumissionnaire qui offre le meilleur rapport qualité/prix.

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