Qu'est-ce qu'une faute contractuelle ?




Le non-respect des engagements contractuels est constitutif d’une faute susceptible de donner lieu pour la victime à l’allocation d’une réparation pécuniaire. Il peut s’agir d’une mauvaise exécution du contrat, d’un retard dans l’exécution du contrat ou d’un refus d’exécution. Trois conditions doivent être remplies pour que l’on puisse parler de faute contractuelle : l’existence d’un contrat, la preuve de la violation du contrat par celui qui l’invoque, l’existence d’un lien de causalité entre la faute contractuelle et le dommage.

L’inexécution fautive de l’obligation principale du contrat par l’une des parties est constitutive d’une faute. La victime aura droit à des dommages et intérêts compensatoires ou des dommages et intérêts moratoires (en cas de retard dans l’exécution du contrat). Aussi, les parties doivent respecter plusieurs obligations accessoires sous peine de voir engager leur responsabilité. Il s’agit de l’obligation d’information, l’obligation de conseil, l’obligation de sécurité ou encore l’obligation de prudence. Le vendeur doit agir de bonne foi et protéger au mieux les intérêts du contractant le plus faible.

Le dommage est le tort causé au créancier du fait de l’inexécution par le débiteur de ses obligations. Le dommage peut être matériel (perte d’une somme d’argent ou d’une chose par exemple), moral ou résulter de la perte d’un profit. Le dommage doit être certain et prévisible. Il faut prouver un lien de causalité entre la faute et le dommage afin de pouvoir faire jouer le régime de responsabilité. Autrement dit, le dommage doit être directement causé par la faute du débiteur.

Pour prouver la faute, il convient d’abord de faire la distinction entre obligation de résultat et obligation de moyens. L’obligation de moyens est l’obligation qui consiste pour le débiteur à accomplir toutes les diligences possibles pour exécuter ses engagements ; il ne garantit pas un résultat précis. L’obligation de résultat engage le débiteur à obtenir un résultat précis. Il existe différents critères pour identifier les obligations de moyens et les obligations de résultat. Ce sont l’intention des parties, l’objet de l’obligation (par exemple, l’obligation de donner quelque chose est une obligation de résultat), le comportement du créancier, l’existence d’un aléa (obligation de moyens), l’équité (dans ce cas, le juge choisit la qualification la plus appropriée pour les parties) etc. Ce sont les juges qui analysent ces éléments pour chacun des contrats soumis. La faute liée à l’inexécution du contrat est présumée lorsque l’on est en présence d’une obligation de résultat qui n’a pas été satisfaite. La victime obtiendra réparation par la simple preuve de l'inexécution de l'obligation. En ce qui concerne l’obligation de moyens, il convient de prouver que le contractant n’a pas agit au mieux, autrement dit, il n’a pas satisfait aux obligations de prudence et de diligence. La victime doit prouver une diligence insuffisante eu égard aux usages de la profession.

La faute lourde suppose la violation d’un devoir. Elle fait suite à une erreur de conduite grossière. La faute lourde contractuelle est la négligence d’une extrême gravité qui montre l’inaptitude du débiteur à accomplir sa mission contractuelle. Ce sont les juges qui caractérisent la faute lourde au cas par cas. Il existe dans la plupart des contrats de transport des clauses « limitatives de responsabilité » ; autrement dit, elles limitent la réparation ou l’indemnisation en cas de retard dans l’exécution du contrat par exemple. La faute lourde peut mettre en échec la limitation d’indemnisation prévue par le contrat. Aussi, le seul fait, pour le transporteur, de ne pas pouvoir donner d’explication sur les circonstances qui entourent la perte d’un colis n’est pas suffisant pour caractériser la faute lourde. C’est l’expéditeur qui doit établir l’existence d’un ensemble de faits précis de nature à révéler la négligence du transporteur.

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