En quoi consiste le droit de préemption commerciale ?




Le droit de préemption urbain offert aux collectivités territoriales ne leur permet que d’acquérir des biens immobiliers, les fonds de commerce et baux commerciaux en sont exclus. C’est afin de favoriser et protéger le commerce de proximité que le législateur a mis en place un droit de préemption spécifique aux cessions de fonds commerciaux ou artisanaux et aux baux commerciaux. Ne sont concernées que les cessions à titre onéreux. La vente d’un fonds sous forme de cession des parts sociale n’est pas soumise à l’exercice du droit de préemption, tout comme les cessions effectuées dans le cadre d’un plan de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire.

Il revient au conseil municipal de délimiter, par décision motivée, la zone dans laquelle il souhaite mettre en place des mesures destinées à préserver les commerces et artisanats de proximité. C’est à l’intérieur de cette zone que les fonds et baux commerciaux et les fonds artisanaux seront sujets à l’exercice du droit de préemption de la mairie. Le juge administratif sera chargé de s’assurer que les motifs invoqués par les communes, répondent bien à un intérêt général.

C’est principalement aux communes que revient l’exercice de ce droit de préemption spécifique. Elles auront la charge de permettre que l’offre commerciale des centres villes soit suffisamment diversifiée. Pour se faire, chaque fois que la cession de fonds de commerce, de fonds artisanal ou de bail commercial inscrits dans le périmètre de sauvegarde délimité par le conseil municipal est envisagée, le détenteur du fonds ou du bail sera tenu de déclarée son intention de vendre à la commune. L’information est adressée à la commune par le biais d’une déclaration préalable déposée en quatre exemplaires à la mairie ou par lettre recommandée avec accusé de réception. En principe, le détenteur du fonds ou du bail ne notifie à la commune son intention de vendre qu’une fois qu’il a trouvé un acquéreur potentiel. Toutefois, il peut avant même de s’adresser à des tiers, mettre en demeure la commune d’acheter le bien. Si elle refuse, il pourra alors librement le céder à la personne de son choix, à moins d’avoir modifié les conditions de vente (dans une telle hypothèse il devra préalablement faire une nouvelle proposition à la commune). A défaut de déclaration, la commune pourra demander la nullité de la vente dans les cinq années qui suivent la cession. La déclaration de cession devra contenir l’identité du bailleur, la location du fonds, l’indication du prix et les conditions de vente. Il n’est pas exigé du cédant qu’il indique l’activité que le futur acquéreur souhaite exercer, les chiffres d’affaire des trois dernières années ou encore qu’il soit fait état des privilèges et nantissements.

Lorsqu’une commune souhaite exercer son droit de préemption pour un fonds commercial, artisanal ou un bail commercial, elle doit, par l’intermédiaire du maire, s’adresser à la chambre du commerce et de l’industrie ainsi qu’à la chambre des métiers de l’artisanat pour un avis. La demande devra être accompagnée d’un projet de plan de délimitation du périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité, d’un rapport sur la situation du commerce et de l’artisanat de proximité dans le périmètre en question, et les raisons qui exigent que des mesures de protection de la diversité commerciale dans cet espace soient mises en place devront être exposées. Les chambres consulaires ont deux mois pour répondre à la demande d’avis de la commune, à défaut de réponse dans ce délai, l’avis est réputé favorable. L’avis donné reste facultatif.

Rechercher parmi les articles juridiques