La garantie autonome ou garantie à première demande




Tout comme le cautionnement ou la lettre d’intention, la garantie autonome est une sûreté personnelle. Mais à la différence du cautionnement elle n’est pas liée au contrat initial. Cette garantie oblige la personne qui se porte garant à payer aussitôt qu’elle est sollicitée, sans pouvoir opposer d’argument (sauf la fraude). C’est un engagement inconditionnel. C’est pour cette raison que l’on parle également de garantie à première demande.

Pour que l’engagement du garant puisse s’analyser comme une garantie autonome, il doit être totalement indépendant de l’engagement du débiteur principal. La garantie est donc autonome lorsque le garant s’est engagé à verser une certaine somme, sans considération des liens qui unissent le créancier et le débiteur principal. Si la garantie est affirmée comme étant accessoire ou liée à l’inexécution du contrat de base, il ne s’agira pas d’une garantie à première demande mais d’un cautionnement. La garantie autonome suppose que le garant renonce de façon exprès à soulever les exceptions liées au contrat de base. Il n’y a que deux exceptions à cette règle : qu’un abus de droit ou une fraude ait été commis.

Pour que la garantie autonome soit valable, certaines conditions doivent être réunies, il s’agit des conditions de droit commun des contrats. Le garant doit avoir donné son consentement de manière exprès, le consentement ne doit pas avoir été vicié par une fraude ou un abus du bénéficiaire, autrement il ne serait pas valable. Le garant engage son patrimoine, par conséquent, il devra disposer de la capacité pour le faire. Au-delà d’un certain montant (1500 euros) la preuve de la garantie autonome doit être apportée par un écrit.

S’agissant de la lettre de garantie, celle-ci doit comporter certaines mentions, à défaut, l’engament pourra être remis en cause. Chaque partie doit être mentionnée, le garant (celui qui s’engage à payer), le bénéficiaire (c’est le créancier au contrat de base) et le donneur d’ordre (c’est le débiteur du contrat de base). L’objet, le montant de la garantie et sa durée devront également être précisés. Par ailleurs, si des conditions permettent de se libérer de la garantie existent, elles doivent être indiquées dans la lettre de garantie.

Lorsque le garant est appelé à payer, il doit s’exécuter et ne peut opposer aucun argument au débiteur. Toutefois, dans certains cas, les parties peuvent prévoir des exceptions. Ainsi, dans leur engagement les parties peuvent prévoir que le garant pourra, avant d’exécuter son obligation, exiger la présentation d’un document établissant que le contrat principal n’a pas été exécuté. Il sera également possible de prévoir que la garantie ne jouera que si la défaillance du débiteur a été portée à la connaissance du garant.

Le garant qui a payé dispose de certains recours à l’encontre du débiteur initial, c'est-à-dire celui qui a bénéficié de la garantie. Il pourra exiger de lui le remboursement des sommes payées à sa place. Le garant pourra aussi exercer un recours si le créancier qui l’a appelé au paiement à perçu plus que ce qu’il devait, plus que le remboursement de sa dette. Dans ce cas, le garant devra prouver que les sommes perçues l’ont été indûment pour obtenir le remboursement. Le débiteur initial (que l’on appelle donneur d’ordre) c'est-à-dire celui pour le compte duquel la garantie à été souscrite, peut exercer un recours contre le créancier qui a perçu des sommes indûment et contre le garant qui a payé en sachant pertinemment que le créancier avait abusé de son droit.

L’engagement de garantie est conclu avec un terme, à l’arrivée de ce terme, la garantie cesse, le créancier ne peut plus appeler le garant à payer.

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