Les traitements psychiatriques sans consentement : l'hospitalisation d'office




L’hospitalisation d’office (HO) :

Elle ne peut concerner que les personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l'ordre public. Il s’agit donc ici de réunir 4 critères : l’existence de troubles mentaux ; l’impossibilité de consentir à l’hospitalisation ; la nécessité de soins et d’une surveillance constante en milieu hospitalier ; enfin une atteinte à la sureté des personnes ou à l’ordre public doit être caractérisée.

Il existe deux procédures :

La procédure dite habituelle. Elle nécessite qu’un certificat médical soit établi par un médecin, celui-ci ne doit en aucun cas être lié à l’établissement d’accueil. Il devra comporter les mêmes mentions que celles énoncées précédemment (voir article "Les traitements psychiatriques sans consentement : l'hospitalisation à la demande d'un tiers"). Au vu de ce certificat, et si le préfet estime que la personne en cause souffre de troubles mentaux de nature à compromettre la sureté des personnes ou l’ordre public, il prendra un arrêté préfectoral. L’arrêté devra être motivé et préciser les motifs qui ont rendu l’hospitalisation nécessaire.

La procédure d’urgence. Lorsqu’il existe un danger imminent pour la sécurité des personnes le certificat médical n’est plus exigé. Dans ce cas, peut être suffisant, un simple avis médical, un arrêté provisoire signé par le maire (ou un commissaire de police à Paris), ou à défaut la notoriété publique. Dans les 24h suivant l’admission, le psychiatre de l’établissement sera amené à décider ou non du maintient en hospitalisation d’office. Des certificats médicaux seront par la suite rédigés à intervalles réguliers afin de suivre l’évolution de l’état de santé du patient.

Comme en matière d'hospitalisation sur demande d'un tiers, l’hospitalisation pourra être levée à la suite : d’un certificat du psychiatre de l’établissement, sur demande du préfet, sur demande de la Commission départementale des hospitalisations psychiatriques, ou par voie judicaire à la suite d’une plainte du patient. Tout comme pour l'hospitalison sur demande d'un tiers il sera possible, en fonction de l’état du patient, de passer à une hospitalisation libre.

L’hospitalisation d’office est possible pour les mineurs, cependant, elle doit être réservée aux cas exceptionnels. Seuls les détenteurs de l’autorité parentale pourront en faire la demande. En principe, à leur sortie de l’établissement les personnes hospitalisées sans leur consentement retrouvent la totalité de leurs droits et devoirs de citoyens. Cependant, certaines mesures peuvent être imposées, comme par exemple, l’obligation d’être examinées par un psychiatre agrée avant d’obtenir leur permis de conduire.

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