Comment se déroule le vote des lois ?




Pour pouvoir être voté le projet ou la proposition de loi doit ensuite être inscrit à l’ordre du jour de la séance de l’assemblée. Cela permettra de déterminer le nombre de jours durant lesquels le texte sera discuté. Les propositions de loi ne peuvent être discutées que si elles ont été préalablement acceptées par le gouvernement, ce qui dans les faits peut permettre d’écarter les propositions de l’opposition.

Arrive ensuite la phase de discussions en séance publique. La Constitution prévoit qu’un délai minimal de six semaines doit être respecté entre le dépôt d’un texte et sa discussion en séance publique. Cette discussion se scinde en deux phases, la phase d’examen général du texte et l’examen article par article. La phase d’examen général permet de présenter le texte. Le rapporteur dresse son bilan puis chaque groupe parlementaire fait connaitre son avis. Cette phase ne donne pas lieu à un vote. La seconde étape est l’examen détaillé. Elle consiste à étudier chacun des articles. Durant cette phase les parlementaires discutent également des modifications du texte qui ont été proposées par voie d’amendement (un amendement est une modification du texte qui est soumise au vote). Les amendements peuvent être présentés par le Gouvernement, les commissions, et les députés à titre individuel. À l’exception des amendements du Gouvernement, les amendements doivent satisfaire, comme les propositions de loi, à des conditions de recevabilité financières. Chaque article et les amendements qui s’y rapportent sont appelés à la discussion par le président de séance. Les articles sont examinés un par un, dès que l’article a été discuté, il fait l’objet d’un vote. Les votes ne peuvent en principe intervenir que si une majorité absolue des députés ou sénateurs sont présents. Le vote s’effectue à main levée ou par assis/levé.

Les moyens visant à accélérer la procédure :
La procédure d’examen simplifié permet aux parlementaires, pour les textes ne présentant pas un intérêt politique majeur, d’opérer une discussion du texte uniquement sur les articles faisant l’objet d’amendements, il n’y a pas de discussion générale. Seuls sont amenés à intervenir sur le texte, l’auteur, le président ou le rapporteur de la commission, le gouvernement et un parlementaire opposé au texte.

La procédure de vote bloqué permet au gouvernement de demander à chaque groupe parlementaire de s’exprimer sur les dispositions d’un texte par un seul vote. Il n’y a pas de vote article par article. Il n’y a donc que deux possibilités, tout accepter ou tout refuser. Le gouvernement peut mettre en œuvre cette procédure à n’importe quel moment, il décide de ce qui fera l’objet du vote : la totalité du texte ou une partie et les amendements qui seront retenus.

Le gouvernement peut également choisir de mettre en jeu sa responsabilité sur un texte afin d’accélérer la procédure. Cette procédure n’est possible que devant l’Assemblée nationale car le gouvernement n’est pas responsable devant le Sénat. Le Parlement se voit mis en demeure d’accepter un texte sans qu’il n’y ait de vote. La seule possibilité pour les parlementaires de s’opposer au texte est de déposer une motion de censure. La motion de censure n’est recevable que si elle est signée par au moins un dixième des membres de l’Assemblée nationale. Les parlementaires disposent d’un délai de 24 heures à compter de l’engagement de la responsabilité pour déposer cette motion. Si rien n’est fait, le texte est considéré comme adopté. Lorsqu’une motion de censure est déposée, elle est discutée en séance puis elle fait l’objet d’un vote, elle n’est adoptée que si la majorité des membres de l’Assemblée se sont exprimés pour. Si la motion est adoptée, le texte est rejeté et le gouvernement remet sa démission. En pratique, cette procédure est utilisée lorsque le gouvernement souhaite éviter les discussions sur certains amendements ou lorsqu’un trop grand nombre d’amendements sont déposés.

La saisine de la Commission mixte paritaire

Cette procédure a pour but, lorsqu’un texte a déjà fait l’objet de deux lectures dans chaque assemblée, et que le désaccord persiste de réunir une commission qui tentera de trouver un compromis. La commission a pour rôle de trouver un texte qui sera accepté par les deux chambres, elle peut pour se faire retenir la rédaction adoptée précédemment par l’un des deux assemblées ou élaborer une nouvelle rédaction. Si la commission adopte un texte, celui-ci pourra être soumis au vote par le gouvernement aux deux assemblées. Si les deux assemblées adoptent le texte proposé par la commission, il devient définitif. Si elle ne parvient pas à faire adopter de compromis, le gouvernement peut décider de donner le dernier mot à l’Assemblée nationale. Dans une telle hypothèse, le texte sera soumis pour une nouvelle lecture à l’Assemblée nationale puis au Sénat, si ce dernier l’adopte il est définitif, dans le cas contraire, l’Assemblée nationale procédera à une lecture définitive.

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