Introduire un recours devant le juge administratif




Tout particulier peut former un recours devant le tribunal administratif pour contester une décision administrative. Seules les décisions peuvent être attaquées. On exclut donc les avis, les déclarations d’intention, les informations et les projets. Il a un délai de deux mois à partir de la notification si c’est un acte individuel dont il est destinataire ou, deux mois à partir de la publication ou de l’affichage si c’est un acte réglementaire ou un acte individuel qui a pour destinataire une tierce personne.

La demande ou requête doit être motivée. Elle doit être signée et comporter les noms, prénoms et adresse du demandeur. Elle doit contenir plusieurs éléments. A savoir, les conclusions, autrement dit, ce que l’on demande au juge. Ce peut être l’annulation de la décision administrative, le versement de dommages et intérêts,… Ensuite, l’exposé des faits et enfin, les arguments de droit. Le juge ne se prononcera que sur ce qui lui est demandé. La demande doit être déposée au greffe du tribunal. Il faut autant d’exemplaires qu’il y a de parties, plus deux. On doit y joindre les copies de la décision contestée et de tous les justificatifs qui sont nécessaires pour résoudre le litige. La demande doit inventoriée tous les arguments par écrit. Aussi, ceux qui seront présentés pour la première fois à l’oral à l’audience ne seront pas pris en compte, sauf s’il s’agit d’une procédure d’urgence. Il est possible de déposer des demandes par voie électronique – le télérecours – devant certains tribunaux administratifs.

Il faut procéder de la même manière devant la Cour administrative d’appel et devant le Conseil d’Etat. Le recours en appel ne suspend pas le jugement du tribunal administratif ; autrement dit, il sera exécuté. Dans la grande majorité des cas, le délai pour faire appel est de deux mois à partir de la notification du jugement du tribunal administratif. Mais, il n’y a pas d’appel pour certains litiges. Il faudra alors former un recours en cassation. Pour agir devant le Conseil d’Etat, le demandeur a un délai de deux mois à partir de la notification de la décision de l’Administration ou de la décision judicaire. Il faut compter en moyenne sept mois à deux ans et demie entre le dépôt de la demande et la décision du tribunal administratif ; une à deux années et demie devant la cour administrative d’appel ; et un an devant le Conseil d’Etat.

Il est possible de bénéficier de l’aide juridictionnelle. L’Etat prend en charge les honoraires et les frais de justice. Sont concernées les personnes de nationalité française ou de l’un des Etats de l’Union européenne, de nationalité étrangère en situation régulière et qui résident habituellement en France, les mineurs de nationalité étrangère et les étrangers qui vont être reconduits à la frontière ou expulsés. A titre exceptionnelle, elle pourra être attribuée à une association ou à un syndicat qui a son siège social sur le territoire français. L’aide ne sera accordée que si l’affaire est sérieuse.

Il y a des plafonds de ressources à respecter. Ils sont réévalués tous les ans. Ils sont majorés suivant le nombre de personnes à charge. Dans le calcul des ressources, on ne prend pas en compte les allocations familiales et certaines prestations sociales. Il sera toujours possible de bénéficier de l’aide juridictionnelle à titre exceptionnel si l’on ne remplit pas les conditions mais que la situation présente un intérêt au vu de l’objet du litige ou des frais prévisibles du procès. Le bureau d’aide juridictionnelle accordera une aide totale ou partielle. En cas de refus, il est possible de contester la décision dans le délai d’un mois.

Rechercher parmi les articles juridiques