Les procédures d'urgence devant le juge des référés




Le juge administratif qui est chargé des procédures d’urgence s’appelle le juge des référés. Il prescrit des mesures provisoires pour protéger les droits des particuliers. Il existe trois types de procédures d’urgence. Premièrement, le référé-suspension. Le juge des référés suspend provisoirement l’exécution de la décision administrative. Il faut demander au juge administratif, préalablement ou en même temps, l’annulation de la décision. Il faut prouver l’urgence de la situation et qu’il y a un doute sérieux sur la légalité de la décision. Deuxièmement, le référé-liberté ou référé-injonction. Le juge des référés prend les mesures qui sont nécessaires pour préserver la liberté fondamentale qui a été violée par l’Administration. Il faut prouver l’urgence de la situation et la liberté fondamentale en cause (par exemple, la liberté de réunion, la liberté d’expression, le droit d’asile…). L’atteinte doit être grave et illégale. Troisièmement, le référé conservatoire ou référé « mesures utiles ». Le juge des référés ordonne une mesure avant que l’Administration ait pris une décision. Il faut prouver l’urgence de la situation et que la mesure est nécessaire. La mesure demandée ne doit pas être en contradiction avec une décision administrative déjà existante.

Il y a des référés où l’on ne demande pas de prouver l’urgence. En voici quelques exemples. Le référé-constat permet de désigner un expert pour constater des faits qui seraient la cause d’un litige. Le référé-instruction autorise les mesures d’instruction (en particulier, une expertise) même en l’absence d’une décision administrative. Le référé-provision permet de demander une avance sur une somme due par l’Administration. Le référé-fiscal concerne les refus de l’Administration à l’obtention d’un différé de paiement pour la contestation d’une imposition.

La demande de référé se fait devant le tribunal administratif. Mais, il faudra s’adresser au Conseil d’Etat pour les litiges pour lesquels il est directement compétent. La demande doit être signée et comporter les noms, prénoms et adresse. Elle doit contenir plusieurs éléments. A savoir, les conclusions, c’est-à-dire ce que l’on demande au juge. Par exemple, la suspension de la décision administrative. Ensuite, l’exposé des faits et les arguments juridiques. Enfin, la preuve de l’urgence. L’instruction de la demande est rapide. Si l’urgence est prouvée, la demande est recevable et fondée. Le juge l’adresse à l’Administration et aux personnes concernées pour qu’elles donnent leurs explications. Il fixe la date de l’audience. Le délai varie entre 48 heures et un mois selon l’urgence. Pour le référé-suspension et le référé conservatoire, il ne sera pas possible de faire appel de la décision mais on peut former un recours en cassation devant le Conseil d’Etat. Pour le référé-liberté, l’appel devant le Conseil d’Etat est ouvert. Il aura également 48 heures pour se prononcer.

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