La restructuration de l'entreprise : par quels moyens ?




La restructuration d’une entreprise est l’opération économique et financière qui vise à remanier la structure de l’entreprise. Les causes poussant à la restructuration d’une entreprise peuvent être diverses, allant de la détresse financière, à la volonté de s’adapter aux évolutions du marché. La restructuration est généralement organisée en deux temps :

La première phase touche au système organisationnel de l’entreprise, c’est l’activité de l’entreprise qui est revue. La restructuration pourra ainsi consister en une délocalisation d’activités, en l’abandon de certaines branches d’activités, en l’externalisation de certaines fonctions ou encore la cession de l’activité de l’entreprise. Cette restructuration est dite économique

Dans un second temps, la restructuration est financière. C’est le passif qui est ici en cause. Le capital pourra ainsi être augmenté afin d’améliorer la structure financière de l’entreprise. Les créances pourront également être renégociées. Des mesures seront proposées aux créanciers allant du rééchelonnement des dettes jusqu’à l’abandon partiel ou total de certaines créances.

Il existe différentes procédures visant à la restructuration. Les entreprises en difficultés mais qui ne sont pas encore en cessation des paiements et qui souhaitent procéder à une restructuration on le choix parmi 3 procédures :

• Le mandat ad hoc : l’objectif de cette mesure est de permettre une négociation confidentielle et à l'amiable des difficultés que rencontre l’entreprise, qu’il s’agisse de difficultés financières ou sociales. C’est sur demande du chef d’entreprise que le président du tribunal de commerce désigne un mandataire ad hoc chargé d’aider le dirigeant à trouver une solution aux difficultés rencontrées. Le dirigeant conserve tous ses pouvoirs. Une fois qu’un accord est trouvé, il est présenté aux parties en causes (créanciers, salariés ou autres), dès lors qu’il est signé cet accord à force obligatoire entre les signataires comme n’importe quel contrat.

• La conciliation : lorsque l’entreprise éprouve des difficultés financières avérées, elle peut recourir à une conciliation. A nouveau, c’est sur demande du chef d’entreprise que le président du tribunal de commerce désigne un conciliateur chargé de trouver un accord de conciliation entre le dirigeant et les créanciers. Contrairement au mandat ad hoc, la conciliation ne peut être demandée que lorsque l’entreprise éprouve des difficultés financières. Le conciliateur est désigné pour une durée de 4 mois renouvelable un mois. Lorsqu’un accord est trouvé, il peut être soumis à homologation du tribunal.

• La sauvegarde a pour but d’aider l’entreprise en situation de difficulté à éviter un redressement ou une liquidation judiciaire. Il s’agit d’une procédure ouverte à tout chef d’entreprise qui a à faire face à des difficultés juridiques, sociales, économiques ou financières. Le tribunal, saisi par le dirigeant, va désigner un juge commissaire chargé de veiller au bon déroulement de la procédure et à la protection des intérêts de chacun ; un administrateur judiciaire dont la mission sera d’assister le chef d’entreprise ; et un mandataire judiciaire qui aura pour mission de représenter les intérêts des créanciers. La procédure de sauvegarde débute par une période d’observation de 6 mois à l’issue de laquelle il est établi un bilan économique et social de l’entreprise. Au cours de cette période, le dirigeant, assisté de l’administrateur judiciaire, établit un plan de sauvegarde destiné à redresser la situation de l’entreprise. Ce plan est alors soumis au tribunal, une fois accepté il est mis en place dans l’entreprise.

Lorsque les difficultés rencontrées par l’entreprise deviennent trop importantes et qu’elle se trouve en situation de cessation des paiements depuis plus de 45 jours, elle est placée en redressement judiciaire. Cette procédure à pour objectif principal de sauvegarder l’activité de l’entreprise. L’entreprise est d’abord placée en période d’observation afin que le tribunal puisse connaître la situation réelle de l’entreprise ainsi que ses chances de survie. Au cours de la période d’observation il est établi un diagnostic économique et social de l’entreprise. Celui-ci permettra au tribunal de se prononcer en faveur d’un redressement, d’une cession ou d’une liquidation lorsque la situation est irrémédiablement compromise.

Lorsque le redressement est décidé, le tribunal nomme un administrateur chargé de mettre en œuvre le plan de redressement. Le dirigeant exécute alors le plan sous le contrôle du juge-commissaire.

Lorsque la restructuration décidée est une cession d’entreprise c’est le tribunal qui en a la maîtrise. Les offres de cession lui sont présentées, c’est à lui que revient la décision de déterminer quelle offre est la plus favorable au maintien de l’exploitation et à la sauvegarde des emplois. Le dirigeant et les créanciers ne peuvent pas faire appel de cette décision. Les fonds provenant de la cession permettront de payer les créanciers.

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