Les éléments constitutifs de l'infraction




L’infraction est constituée lorsque tous ses éléments constitutifs définis par la loi ont été accomplis. Plus l’élément est complexe, plus il y a de choses à vérifier. Ainsi, pour que le vol soit constitué il faut vérifier qu’une chose ait été soustraite et donc savoir quelles choses peuvent être soustraites, vérifier que la chose soustraite appartient à autrui, qu’elle a bien été soustraite (par exemple, est-ce que photocopié quelque chose est un vol) puis voir si tout a été réalisé intentionnellement. Si l'une des composantes fait défaut, l’infraction n’est pas commise.

Cependant, il y a une nuance légale:
• Celle relative à l’élément matériel: En effet, dans certains cas, la loi puni la tentative, ce qui implique que l’infraction n’est pas été entièrement commise.
• Il y a aussi une nuance quant à l’élément moral : la jurisprudence se contente, sans le dire expressément, d’une faute, état d’esprit, différent de celui prévu par la loi. En cas d’imprudence consciente, l’acte pourra être assimilé à une intention.

Une fois que l’on a vérifié tous les éléments matériels de l‘infraction, il faut vérifier que ces composantes soient présentes simultanément. Il s’agit du principe de simultanéité.

Dans le meurtre, il n’y a meurtre que si au moment où l’on a tué une personne on avait l’intention de la faire. Si l’intention n’était pas simultanée à l’acte alors l’infraction n’est pas caractérisée.
Par exemple, pour le vol, puisqu’il est intentionnel, il n’y a pas vol lorsque l'on prend quelque chose dans la rue pour la remettre au propriétaire. Néanmoins, si en chemin on décide de garder la chose on peut se demander s’il y a vol. En principe ce n’est pas le cas car au départ la personne était de bonne foi, le caractère frauduleux était inexistant. L’intention est apparue après que la personne se soit saisie de l’objet.

Le second exemple spécifique concerne le recel. Que se passe-t-il lorsqu’une personne achète quelque chose et qu’elle se rend compte plus tard que la chose provenait d’une infraction. Si on applique le principe de simultanéité, l’infraction devrait être exclut car la conscience, l’intention n’est apparue que plus tard. En principe, il n’y a pas recel. D’autre part, les juges peuvent tenir compte d’éléments qui ont précédé la réalisation des faits. C’est notamment le cas en situation de contrainte ou en état de nécessité quand la personne concernée n’a pas d’autres moyens pour se protéger ou protéger autrui. Dans ce cas, les personnes ne sont pas pénalement responsables. Néanmoins, la jurisprudence estime que la personne qui s’est fautivement mise en situation de contrainte ou de nécessité ne peut pas invoquer ces cas d’incapacité.

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