Grossesse - Relations avec l'employeur ou futur employeur




La loi n’oblige pas la femme enceinte à révéler sa grossesse à son employeur. Mais, la déclaration de grossesse lui permettra de bénéficier de protections particulières. Il faut adresser une lettre recommandée avec accusé de réception accompagnée d'un certificat médical qui atteste de l’état de grossesse et qui indique la date présumée de l'accouchement.

Tout d’abord, l’employeur ne peut pas refuser un emploi à cause d’une grossesse. La femme enceinte n’a pas l’obligation de déclarer sa grossesse lors d’un entretien ou un questionnaire d’embauche. Lors de la visite médicale d’embauche, le médecin du travail ne doit pas révéler la grossesse à l’employeur. L’employeur ne peut pas mettre fin à la période d’essai à cause de la grossesse. Il lui est interdit de rechercher des informations sur l’éventuel état de grossesse d’une salariée.

Ensuite, la loi interdit tout licenciement d’une femme enceinte à partir du moment où la grossesse est constatée par un médecin. La protection commence à partir de la déclaration de la grossesse et se poursuit jusqu’à quatre semaines après la fin du congé maternité. Il y a deux régimes de protection. Pendant la période qui précède le congé maternité et les quatre semaines qui le suivent, la protection n’est pas valable si l’employeur prouve une faute grave sans rapport avec l’état de grossesse ou l’impossibilité de maintenir le contrat pour une cause étrangère à la grossesse (par exemple, une fermeture de l’entreprise). Dans ces deux hypothèses, le licenciement ne pourra pas prendre effet avant la fin du congé maternité. Si l’employeur a notifié un licenciement à une femme enceinte alors que la grossesse n’a pas été déclarée, elle peut le faire annuler. Elle doit envoyer sous quinze jours un certificat médical de grossesse en recommandé avec accusé de réception.

Dès la constatation de l’état de grossesse apparente, la femme peut démissionner sans préavis et sans payer les indemnités de rupture de contrat. Elle n’aura alors pas le droit à réintégration qui est prévu à la fin du congé maternité, ni de la possibilité de démission avec priorité de réembauchage. L’employeur doit en être averti par courrier avec accusé de réception. A la fin du congé maternité ou deux mois après la naissance de l’enfant, la salariée peut décider de démissionner pour élever son bébé. Elle doit informer l’employeur par lettre recommandée avec accusé de réception au moins quinze jours avant la date de reprise. Elle pourra demander à son employeur dans l’année qui suit la rupture de contrat à être réemployée. Il aura alors l’obligation de l’embaucher en priorité sur un poste qui correspond à ses qualifications et il devra préserver tous les avantages qu’elle a acquis lors du précédent contrat.

La salariée a le droit à des autorisations d'absence pour se rendre aux examens médicaux obligatoires de la grossesse et des suites de l'accouchement. Elles n’entraînent pas de perte de salaire car elles sont assimilées à des périodes de travail. La loi ne prévoit pas d’aménagement particulier du temps de travail. Toutefois, des conventions collectives et des accords d’entreprises autorisent des aménagements d’horaires et/ou des pauses. Par exemple, les employées de l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris et de la fonction publique ont le droit à une heure de travail en moins chaque jour. Les journalistes professionnelles n’ont que six heures de travaux obligatoires entre leur sixième mois de grossesse et le quatrième mois après la naissance.

Enfin, à la fin du congé maternité, la salariée doit en principe retrouver l’emploi qu’elle occupait ou à défaut, un emploi équivalent. Autrement dit, elle doit garder sa rémunération et sa qualification. Il faut chercher si des hausses de salaires ont été décidées ou versées pendant son absence. Si oui, l’employeur lui devra un rattrapage salarial à compter de son retour. Elle a aussi le droit aux congés payés annuels. Dans les huit jours qui suivent le retour dans l’entreprise, il y a une visite médicale de reprise. Elle est obligatoire. Elle permet d’évaluer l’aptitude à reprendre le poste et de la nécessité d’adaptation ou de réadaptation aux conditions de travail. L’employeur qui refuse d’embaucher, qui licencie ou qui sanctionne une femme en état de grossesse risque des sanctions pénales : trois ans d’emprisonnement au maximum et 45 000 euros d’amende.

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