La procédure de contrôle fiscal des entreprises : la vérification de comptabilité




L’Administration fiscale contrôle les déclarations du contribuable. Elle exerce un contrôle formel et un contrôle sur pièces. Ce qui signifie qu’elle va non seulement vérifier les dates et les noms du contribuable par exemple, mais aussi, elle va examiner les déclarations et les documents apportés, faire des inspections dans les bureaux… S'agissant des entreprises le contrôle fiscal est appelé : « vérification de comptabilité ».

La vérification de la comptabilité

L’Administration fiscale vérifie la comptabilité du contribuable. Elle contrôle la cohérence entre les documents comptables et les déclarations du contribuable. Il y a aussi un contrôle de la validité de certaines décisions de gestion. Ainsi, il lui est possible de sanctionner un acte anormal de gestion. Par exemple, la vente d’un bien à un bas prix à un associé. La vérification de comptabilité concerne les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices non commerciaux, l’impôt sur les sociétés et la TVA. Elle se fait au siège de l’entreprise, dans les locaux où se tient la comptabilité. Il est possible de visiter les installations et de faire des contrôles imprévus (par exemple, la vérification des stocks). L’Administration fiscale peut recueillir des informations auprès des contribuables et auprès des tiers. La loi oblige le contribuable à remettre au vérificateur un certain nombre de documents comptables et juridiques. Ce sont entre autres les factures, les bilans ou encore les procès-verbaux des assemblées. Pour emporter des documents, le vérificateur doit obtenir l’accord du contribuable à qui il doit remettre un reçu détaillé. Les documents devront être rendus avant la notification de la proposition de rectification. Lorsqu’elle constate de graves erreurs, des irrégularités répétées et des déclarations erronées, l’Administration fiscale rejette la comptabilité de l’entreprise et rectifie les bases d’imposition.

Le contribuable a des garanties. Si elles ne sont pas respectées, la vérification et le redressement seront annulés par le juge. Avant toute vérification de comptabilité, l’agent chargé du contrôle doit adresser un avis de vérification. En général, il est envoyé quinze jours avant le début du contrôle. Il doit mentionner les années qui sont contrôlées, préciser que le contribuable a la possibilité de se faire assister par un conseil de son choix et indiquer le nom du supérieur hiérarchique du vérificateur. Se faire assister est très recommandé. Ce n’est pas obligatoirement un avocat. Le contribuable reçoit la « Charte des droits et obligations du contribuable vérifié ». Elle explique le déroulement de la procédure. Le vérificateur ne peut commencer la procédure qu’après deux jours francs. La durée totale de la visite ne peut pas dépasser trois mois pour les entreprises qui ont un chiffre d’affaires hors taxes déclaré inférieur à 763 000 euros pour une activité d’achat, de vente ou de fourniture de logement et inférieur à 230 000 euros pour une activité de prestation de services. Parfois, la durée sera allongée. Par exemple, établissement d’un procès-verbal, examen des comptes bancaires mixtes,…

L’Administration fiscale doit informer le contribuable des résultats même si la vérification n’aboutit à aucun redressement. Il n’est pas possible de faire des vérifications successives. Autrement dit, il ne peut pas y avoir une nouvelle vérification sur la même période et le même impôt. Il y a une exception : après la vérification, des nouveaux éléments prouvent que les informations sont incomplètes ou fausses. Il faut noter qu’on ne peut pas effectuer un redressement si les actes qui sont reprochés au contribuable étaient conformes à la législation fiscale en vigueur. Le contribuable peut aussi interroger l'Administration fiscale sur un point de sa situation fiscale. C’est ce qu’on appelle le rescrit fiscal. L’Administration fiscale est alors engagée par la réponse écrite qu’elle lui a adressée. Elle ne pourra donc pas modifier sa position lors d'une vérification postérieure.

L’entreprise peut demander un contrôle fiscal. L’Administration fiscale doit accepter. Il y a des seuils. Le chiffre d’affaires doit être inférieur à 1 500 000 euros pour les activités de vente de marchandises, de fourniture de logement et de ventes de denrées ; et il doit être inférieur à 450 000 euros dans les autres cas. L’Administration fiscale lui communique les résultats. Le contribuable peut alors régulariser sa situation.

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