Le redressement fiscal




Lorsque l’Administration fiscale constate une erreur dans les déclarations fiscales (insuffisances, inexactitudes, omissions) du contribuable, elle rédige un acte d’imposition. C’est ce qu’on appelle communément « le redressement ». La procédure ne s’applique pas pour les impôts locaux, les contributions indirectes, les droits de timbres ou pour des erreurs matérielles dans le calcul de l’impôt. Elle est contradictoire lorsque le contribuable a respecté ses obligations fiscales (dépôt de la déclaration, soumission au contrôle fiscal). A défaut, c’est la procédure d’évaluation et de taxation d’office : le contribuable n’y est pas associé.

La procédure de rectification contradictoire

Le contribuable reçoit une « proposition de rectification ». L’Administration fiscale peut effectuer les démarches de contrôle fiscal sans en informer le contribuable. Par exemple, elle demande des informations auprès des banques. La proposition doit préciser les motifs et la nature du redressement (montant, taxes et pénalités éventuelles) ainsi que les informations qui ont été recueillis auprès de tierce personnes. Elle indique aussi que le contribuable peut se faire assister d’un conseil de son choix. L’envoi de la proposition a pour conséquence d’interrompre le délai de prescription. Le contribuable a trente jours pour accepter ou refuser la proposition. Il a la possibilité de demander un délai complémentaire de trente jours. Il est interdit de recouvrer le montant de l’impôt pendant ce délai. Le contribuable peut garder le silence. Dans ce cas, c’est une acceptation. Mais, il lui est toujours possible de saisir le tribunal. Une réponse hors des délais est assimilée à un silence. Par ailleurs, il peut présenter des observations par écrit s’il refuse tout ou partie du redressement. L’Administration fiscale a l’obligation d’y répondre. Il y a trois cas. Premièrement, elle accepte les observations. Le redressement se fait alors sur les éléments donnés le contribuable. Deuxièmement, elle modifie le redressement. Le contribuable a alors un nouveau délai de trente jours pour donner sa réponse. Troisièmement, elle garde sa position. Elle doit motiver sa réponse et le contribuable a un délai de trente jours pour faire connaître sa décision.

Lorsque le litige n’est pas réglé, l’Administration fiscale ou le contribuable peuvent saisir la Commission départementale. Elle est composée de représentants de l’Etat et de contribuables. Il y a deux types de commission. La Commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires s’occupe des impôts sur les bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices non commerciaux, les bénéfices agricoles, l’impôt sur les sociétés, la TVA et les taxes assimilées, les taxations d’offices après un examen contradictoire de la situation fiscale des personnes physiques (ESFP). La Commission départementale de conciliation s’occupe des droits d’enregistrement, de la taxe de publicité foncière et de l’impôt sur la fortune dans certains cas. Le contribuable doit recevoir une convocation dans les trente jours qui précèdent la réunion. Dans les vingt jours avant la tenue de la réunion, il a la possibilité de consulter le dossier. La Commission rend un avis motivé. Il est consultatif. A défaut de trouver un accord, le contribuable peut saisir le juge. Il doit au préalable déposer une réclamation.

La procédure d’évaluation et de taxation d’office

Lorsque c’est le contribuable qui est fautif parce qu’il n’a pas respecté ses obligations fiscales, la procédure n’est pas contradictoire. Ce sera à lui de prouver que le redressement n’est pas fondé et il ne pourra pas saisir la Commission départementale.

En cas de retard ou d’absence de déclaration dans les délais, il y a une taxation d’office. Mais, le contribuable peut y échapper s’il remet la déclaration dans les trente jours qui suivent la mise en demeure. Le délai est de quatre-vingt-dix jours pour les déclarations de successions. Pour les bénéfices agricoles, les bénéfices industriels et commerciaux ou les bénéfices non commerciaux, on l’appelle la procédure d’évaluation d’office. Il y a des cas où l’Administration fiscale n’a pas l’obligation d’envoyer une mise en demeure. Entre autres : le contribuable n’a pas déclaré les taxes sur le chiffre d’affaires ou encore, il a transféré son activité à l’étranger sans déposer la déclaration de résultats ou de revenus non commerciaux. La procédure d’évaluation d’office concerne le contribuable qui ne répond pas à un contrôle de l’Administration fiscale. Par exemple, il s’oppose à un contrôle fiscal ou encore, il ne répond pas à une demande d’éclaircissements ou de justifications. Elle peut lui envoyer une mise en demeure si la réponse est insuffisante. Il devra des intérêts de retard et il risque une pénalité de 150%.

Procéder à la taxation et à l’évaluation d’office signifie que l’Administration fiscale va rectifier, seule, les bases d’imposition. Elle utilise les informations et les éléments qui sont en sa possession. Elle adresse au contribuable une notification de rectification. Dans le cas où la procédure fait suite à une réponse de demande de justifications que l’Administration fiscale a trouvé insuffisante, le contribuable peut saisir la Commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires. Elle donne un avis consultatif. L’Administration fiscale n’a pas l’obligation de répondre aux observations du contribuable. La rectification est mise en recouvrement après trente jours.

Rechercher parmi les articles juridiques