La procédure de faillite en droit européen




Au sein de l’Union européenne, les procédures d’insolvabilité sont coordonnées. Le principal objectif est d’empêcher que l’entreprise en faillite et ses créanciers n’engagent une procédure judiciaire dans un Etat membre qui accorde un meilleur traitement. Il s’agit donc d’éviter qu’un débiteur ne profite au détriment de ses créanciers des nombreux systèmes qui peuvent exister. Les procédures s’appliquent directement dans tous les Etats membres. Le Danemark n’est pas concerné. En d’autres termes, il est possible de les invoquer devant un tribunal national. Il faut toutefois noter que les règles ne s'appliquent pas aux entreprises d'assurance et aux établissements de crédit et d'investissement.

Il est prévu des règles communes pour savoir quel sera le tribunal compétent, quelle sera la loi qu’il faudra appliquer et pour la reconnaissance des décisions. Les procédures d’insolvabilité doivent comprendre quatre éléments. Premièrement, elles sont collectives. Ce qui signifie qu’on examine les droits de tous les créanciers au même moment. Par conséquent, les poursuites individuelles sont suspendues. Deuxièmement, le débiteur doit être insolvable. Autrement dit, il ne peut pas répondre à ses obligations financières. Troisièmement, le débiteur doit se dessaisir en partie de ses pouvoirs de gestion et de disposition. Un syndic est chargé de contrôler l’utilisation de ces pouvoirs. Quatrièmement, les règles précisent quelles sont les modalités à suivre pour désigner le syndic.

C’est le tribunal de l’Etat membre où le débiteur a le centre de ses intérêts principaux qui ouvre la procédure d’insolvabilité. Par exemple, ce peut être l’Etat dans lequel sont exercées la gestion et la direction de l’entreprise. Pour une société commerciale, ce sera généralement l’Etat où se trouve le siège social.

Il existe une distinction entre procédure principale et procédure secondaire. La procédure principale est ouverte dans le pays du débiteur. C’est celui dans lequel on trouve le centre de ses intérêts principaux. La compétence territoriale est étudiée au jour de la demande. Le juge examine tous les indices factuels. La procédure principale concerne l’ensemble du patrimoine. On applique le principe de l’unicité de la procédure. Par conséquent, les effets du jugement d’ouverture de la faillite sont reconnus automatiquement par tous les Etats concernés. Toutefois, il est possible d’ouvrir des procédures secondaires dans d’autres pays dans le cas où des biens sont situés dans un autre Etat Membre. On applique alors le principe de la territorialité de la procédure. Il s’agit des procédures dans lesquelles le centre des intérêts principaux du débiteur se trouve dans toute l’Union européenne. Les procédures ouvertes dans plusieurs Etats membres doivent être coordonnées. Lorsque le tribunal compétent pour la procédure principale prend une décision, elle est automatiquement reconnue dans tous les autres Etats membres sans qu’il soit nécessaire de procéder à un nouvel examen.

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