A partir de quel moment peut-on considérer qu'une entreprise est en faillite ?




Lorsque les capitaux propres d’une entreprise deviennent insuffisant par rapport aux dettes qu’elle à contracter, elle se trouve en situation de sous-capitalisation. Cette situation mène généralement à la faillite de l’entreprise. La faillite est le terme utilisé usuellement pour faire référence à l’état de cessation des paiements d’une entreprise. Une entreprise en état de cessation des paiements est une entreprise qui n’est plus en mesure de payer ses dettes. On dit d’elle qu’elle se trouve dans l’impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif disponible.

Le passif exigible représente les dettes que les créanciers de l’entreprise sont en mesure d’exiger immédiatement. Ces dettes doivent présenter donc trois caractéristiques, elles doivent être :
• Certaines : Une créance est certaine lorsque son existence peut être établie, soit par un document émanant du créancier, soit par une opération administrative. La créance éventuelle ou soumise à condition aléatoire n’est pas une créance certaine.
• Liquides : La créance est liquide lorsque son montant exact peut être calculé, il est indispensable de connaître le montant de la créance qui s'exprime en une somme d'argent. Cette liquidité ne doit pas s'exprimer en nature mais en unités monétaires.
• Exigibles : La créance est exigible, soit lorsqu'il s'agit d'une somme payable immédiatement, soit parce que son terme est échu, soit parce que le terme est anticipé. Par conséquent, dans la détermination du passif exigible il n’est pas tenu compte des dettes non encore exigibles, à savoir, les dettes dont le terme n’est par survenu, et celles dont la condition n’est pas réalisée. Les dettes en question peuvent, aussi bien être civiles, que commerciales.

L’actif disponible constitue les disponibilités de l’entreprise, tout ce qu’elle peut transformer en liquidité rapidement sans que cela ne mette en péril la poursuite de son activité. Ainsi, on comptera dans l’actif disponible les placements de l’entreprise, les créances sur ses clients arrivées à terme, et tout le matériel non indispensable dont elle pourrait se séparer. A l’inverse, ce qui ne peut pas être mis à disposition de l’entreprise dans un délai court, tel que les stocks de l’entreprise, ne fait pas partie de l’actif disponible.

Une fois ces deux éléments connus, c’est donc un état de trésorerie qui est fait. Lorsque la trésorerie ne permet pas de payer ce qui est dû, l’entreprise est en état de cessation des paiements. Cette notion est différente de la notion d’insolvabilité qui sous entend que le passif dans sa globalité est supérieur à l’actif.

L’entreprise qui se trouve en état de cessation des paiements doit procéder à une déclaration de cessation des paiements, couramment appelée dépôt de bilan, au Tribunal de Commerce du lieu de son siège social, dans un délai de 45 jours à compter de la date de constatation de la cessation des paiements. Le dossier déposer doit comporter un grand nombre de pièces, parmi lesquelles, une situation de trésorerie, les comptes des derniers exercices, l’inventaire des biens du débiteur etc. Le chef d’entreprise qui a connaissance de la cessation des paiements mais retarde volontairement la date de déclaration peut voir sa responsabilité engagée pour faute de gestion.

La cessation des paiements peut être constatée par le Tribunal à la suite :
• D’une déclaration de cessation des paiements émise par le(s) dirigeant(s) ou l’entrepreneur;
• De l’assignation d’un créancier ou des salariés par l’intermédiaire de leurs organes représentatifs ;
• De la saisine par le Ministère public ;
• De la saisine d’office du tribunal ;

La déclaration de cessation des paiements permettra d’apprécier la situation financière globale de l’entreprise et d’envisager ainsi sa capacité à poursuivre une activité en cas de procédure collective. Par ailleurs, elle permettra aux créanciers de prendre connaissance de la situation de l’entreprise.

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