L'accès à la justice




L’accès à la justice renforce le principe d’accès à l’information et le principe de participation à la décision publique. En effet, le principe d’accès à la justice permet de garantir leur pleine application devant les tribunaux. Il accorde, notamment aux citoyens et aux associations qui les représentent, le droit de faire condamner et réparer les manquements des autorités publiques en ce qui concerne l’accès à l’information et la participation du public au processus décisionnel. L’accès à la justice offre aussi la possibilité de contester toute violation de la législation environnementale, qu’elle soit le fait d’une personne publique ou non. Le demandeur doit seulement justifier d’un « intérêt suffisant ». C’est donc une vision large de l’accès à la justice. Le juge administratif apprécie l’intérêt à agir. L’intérêt est jugé « suffisant » dès lors qu’il n’est pas lésé de façon exagérément incertaine ou exagérément indirecte.

Les voies de recours doivent être accessibles, c’est-à-dire suffisantes et effectives. Les recours doivent être objectifs, équitables et rapides et leur coût ne peut pas être prohibitif. Les décisions de justice sont obligatoirement rendues par écrit. Les décisions des tribunaux doivent être accessibles au public. Le public doit être informé de la possibilité dont il dispose d’engager des procédures administratives ou judiciaires. Les autorités publiques sont obligées de mettre en place des mécanismes d’assistance pour éliminer ou réduire les obstacles financiers qui entravent l’accès à la justice. Ainsi, certains requérants peuvent bénéficier de l’aide juridictionnelle.

Aussi, des procédures de référé permettent d’obtenir rapidement une décision de justice. L’exécution d’une décision administrative peut être suspendue dès lors que l’urgence le justifie et qu’un argument de droit est de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Par exemple, en matière d’environnement, il existe deux procédures de référés devant les juridictions administratives. La première permet d’obtenir la suspension d’une autorisation ou d’une décision d’approbation relative à la réalisation d’aménagements ou d’ouvrages, qui par l’importance de leur dimension ou leur incidence sur le milieu naturel, peuvent lui porter atteinte. L’étude d’impact n’a pas été réalisée alors qu’elle était obligatoire. La seconde permet d’obtenir la suspension d’une décision autorisant la réalisation d’aménagements, d’ouvrages ou de travaux soumis à une enquête publique préalable, si les moyens invoqués présentent un doute sérieux quand à la légalité de la décision (les conclusions du commissaire enquêteur sont défavorables ou l’enquête publique n’a pas eu lieu). Dans ces deux cas, l’urgence est présumée.

L’accès à la justice vient donc sanctionner des manquements à l’obligation d’information et de participation à la décision. Lorsqu'une demande d’information sur l’environnement a été ignorée, rejetée abusivement, insuffisamment prise en compte ou mal traitée, il est possible de recourir à la justice. La Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) est chargée de veiller au respect de la liberté d’accès aux documents administratifs. Elle est compétente pour connaître des questions concernant l’accès à l’information sur l’environnement. Elle doit être obligatoirement saisie avant tout recours devant le juge administratif. Le demandeur dispose de deux mois à compter de la notification du refus. La CADA donne alors son avis au demandeur et à l’autorité mise en cause. L’autorité informe ensuite la CADA de la suite qu’elle entend donner à la demande dans le délai d’un mois après la réception de l’avis. Si l’autorité confirme son refus initial ou ne répond pas dans le délai de deux mois à compter de la saisine de la CADA, l’intéressé peut saisir le tribunal administratif d’un recours pour excès de pouvoir. Aussi, les procédures de référés sont très utiles en cas de non respect du principe de participation à la décision.

L’accès à la justice est également garanti pour le règlement des litiges liés à des actes ou à des omissions de particuliers ou d'autorités publiques qui enfreignent des dispositions législatives environnementales nationales. L’objectif est d’améliorer l'application du droit environnemental.

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