Compensation de service public et droit de la concurrence




La compensation est une aide versée par les pouvoirs publics aux entreprises pour une mission de service économique d’intérêt général. Il peut s’agir de subventions, de prêts ou encore de prises de participation au capital. Dans la mesure du possible, la compensation ne doit pas être inférieure ou supérieure au coût de revient de la prestation pour ne pas fausser le marché.

La compensation peut être qualifiée d’aide d’Etat. Les aides d’Etat ou aides de minimis sont toutes les interventions qui sont susceptibles de favoriser des entreprises ou qui constituent un avantage économique que l'entreprise n'aurait pas obtenu dans les conditions normales de marché. Il faut remplir quatre conditions : l’aide doit être susceptible d'affecter les échanges entre les Etats membres ; il doit s'agir d'une intervention de l'Etat ou au moyen de ressources d'Etat ; elle doit fausser ou menacer de fausser la concurrence ; et enfin, l’aide doit accorder un avantage à son bénéficiaire. Il n’y a pas de seuil en-dessous duquel on peut dire que les échanges entre les Etats membres ne sont pas affectés.

Les compensations de service d’intérêt économique général ne sont pas des aides d’Etat lorsqu’elles remplissent quatre critères : tous d’abord, l’entreprise bénéficiaire est chargée de l'exécution d'une obligation de service public. Les obligations doivent être précisément définies. Ensuite, les critères utilisés pour calculer la compensation ont été préalablement déterminés. Ils doivent être objectifs et transparents car ils ne doivent pas avantager économiquement l’entreprise bénéficiaire par rapport à ses concurrents. Enfin, la compensation ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire. On choisit l’entreprise dans le cadre d’une procédure de marché public. On sélectionne le candidat qui est le plus apte à fournir ses services au moindre coût pour la collectivité. A défaut, on fixe le niveau de la compensation en analysant les coûts qu’une entreprise moyenne aurait utilisé pour exécuter les obligations de service public. Dans ces conditions, la concurrence n’est pas faussée puisque chaque entreprise peut bénéficier de la subvention publique. Une compensation doit être effectivement utilisée pour assurer le fonctionnement du service concerné. La Commission européenne vérifie que les paiements reçus ne surcompensent pas le coût de la fourniture des services d’intérêt public.

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