La loi nimpose pas de forme particulière pour les actes administratifs unilatéraux. Il peut sagir de décisions écrites, verbales ou même simplement gestuelles. Par exemple, un agent de police, dun simple geste peut enjoindre à un automobiliste de sarrêter. De même certaines décisions de ladministration peuvent être implicites, dans certains cas le silence gardé par ladministration peut valoir décision pour ladministré.
Le Président de la République et le Premier ministre lorsquils prennent des décisions ne peuvent le faire quen respectant certaines formes strictes. Leurs actes ne peuvent prendre que la forme dun décret, ils doivent contenir un visa, c'est-à-dire la base juridique de leur acte (sur quelle norme leur décision est basée), et être signés et contresignés comme lexige la Constitution (lautorité qui contresigne endosse la responsabilité de lacte avec lauteur). La Constitution prévoit que les actes pris par le Président doivent être contresignés par le Premier ministre et éventuellement les ministres concernés. De la même manière, les actes pris par les ministres doivent être contresignés par le Premier ministre.
En principe, les actes pris par ladministration nont pas besoin dêtre motivé tant quils ne produisent pas deffets de droit (cest le cas par exemple des mesures préparatoires, des renseignements etc.). Les décisions verbales et les actes implicites nont également pas besoin dêtre motivés. Cependant, les actes administratifs individuels sont eux soumis à lexigence particulière de motivation. La motivation consiste à reprendre lensemble des motifs qui ont concourus à lédiction de la décision, c'est-à-dire quil faut mentionner les textes sur lesquels la décision est basée. En pratique cela revient à énumérés les éléments de fait et de droit qui motivent la décision (en somme, pourquoi cette décision est prise). Par exemple, sagissant dune décision de nomination, lacte devra expliquer les raisons qui ont conduites à choisir telle personne mais également les raisons qui ont fait que dautres ont été exclues.
Lobligation de motivation des actes individuels nest prévue que pour un certain nombre de cas, à savoir, lorsque la décision est défavorable pour lintéressé (par exemple, lorsquil se voit opposé un refus de délivrance dun permis de construire, lorsquil fait lobjet dune expropriation etc.) ; de la même manière les décisions qui dérogent aux règles générales fixées par la loi et le règlement doivent être motivées. Ainsi, il est possible de dresser une liste (non exhaustive), doivent donc être motivées les décisions qui restreignent les libertés, celles qui constituent une mesure de police, celles qui infligent une sanction, celles qui retirent des droits etc. Lorsque la motivation est imposée par la loi, le fait que ladministration ne motive pas son acte rend celui-ci illégal. Pour toutes ces hypothèses, la motivation est obligatoire. Il existe quelques exceptions à lobligation de motivation. Lorsque la sécurité de lEtat ou lordre public lexigent, la motivation nest pas exigée (par exemple, si elle aurait pour conséquence de dévoiler des informations qui seraient de nature à nuire à la sécurité de lEtat), il fait ici essentiellement référence au maintien de lordre et à la sécurité intérieure. Lorsque le droit à la vie privée ou le secret professionnel lexigent lautorité peut également se passer de motivation. Lurgence peut parfois justifiée une absence de motivation, cependant, lautorité qui a pris lacte devra exposer les motifs si ladministré qui est visé lui en fait la demande. Elle ne pourra pas sen dispenser, elle aura un mois pour se justifier à compter de la demande qui lui est faite.