Quels recours intenter contre un acte administratif ?




Les personnes privées qui souhaitent contester des actes administratifs peuvent envisager deux recours : les recours administratifs et les recours contentieux.

Les recours administratifs sont nombreux et variés. Certains exigent de respecter certaines procédures d’autres sont totalement informels. Ainsi, une personne souhaitant contester un acte pris par une autorité administrative peut agir en portant sa contestation directement devant l’autorité qui a pris l’acte, on parle dans ce cas de recours gracieux. Lorsqu’une personne conteste un acte administratif par le biais du recours gracieux elle peut motiver juridiquement sa demande, ou simplement solliciter la bienveillance de l’autorité qui a pris l’acte (c’est souvent le cas en matière de contraventions routières par exemple). Le recours n’a à respecter aucune formalité particulière, pas de délai. L’administration n’aura aucune obligation face à cette demande, elle pourra y faire droit ou la rejeter.

L’administré qui n’obtient pas satisfaction de sa demande peut, par le biais du recours gracieux, s’adresser au supérieur hiérarchique de l’auteur de l’acte, on parle alors de recours hiérarchique. Le supérieur hiérarchique de l’auteur de l’acte vérifie alors que celui-ci a été pris en toute légalité. S’il constate une irrégularité, il pourra le suspendre, le modifier ou l’annuler. L’administré peut invoquer tout type de motif pour appuyer sa demande, de l’erreur de droit, à la demande de bienveillance, tout est admis. Aucun formalisme n’est exigé. Le supérieur hiérarchique pourra aller jusqu’à imposer l’annulation de l’acte en cause.

Il existe d’autres types de recours qui permettent cette fois de faire intervenir un tiers au litige sans que le juge ne soit saisi. Ainsi, un administré qui s’estime lésé peut choisir de tenter une résolution amiable de son litige en recourant au médiateur. Ce dernier vérifiera que l’administration a agit en parfaite conformité avec sa mission de service public. Le médiateur peut être sollicité dans tous les domaines dans lesquels les administrés ont été en relation avec les services de la ville ou du Département. Le recours au médiateur exige que certaines formalités préalables aient été réalisées. Tout d’abord, le recours au médiateur n’est envisageable que si le recours gracieux a été un échec. Le médiateur ne reçoit aucune demande sans un recours gracieux préalable. La demande doit être adressée au médiateur par écrit, tous les documents liés au litige devront lui être joints (s’il y a eu échange de courriers avec l’administration par exemple).

Les commissions administratives paritaires sont des organismes permettant de régler les litiges entre l’administration et ses fonctionnaires territoriaux. Il existe une commission administrative paritaire pour chaque catégorie de fonctionnaires. Elles sont habilitées à recevoir toutes les demandes liées aux notations, avancements, promotions internes, mutations, détachements, congé etc. Le fonctionnaire doit adresser sa demande par écrit aux Président de la commission, il y joindra tous les documents nécessaires.

Les recours contentieux sont quant à aux les recours adressés au juge administratif. Ils sont nombreux et contrairement aux recours gracieux ils exigent de suivre une procédure stricte, sous peine d’irrecevabilité de la demande. Les recours possibles sont les suivants : l’administré peut solliciter du juge l’annulation d’un acte illégal (c’est le cas du recours pour excès de pouvoir); il peut également demander l’interprétation d’un acte administratif ; il peut solliciter le rétablissement d’un droit (recours de pleine juridiction) ; enfin il peut saisir le juge dans le but de lui demander d’infliger une sanction à l’administration. Les recours en annulation et de pleine juridiction sont les plus fréquents.

La procédure devant le juge administratif est totalement secrète, elle est écrite, inquisitoriale (c'est-à-dire que la maitrise du procès est confiée au juge, il ne joue pas seulement le rôle d’arbitre) et contradictoire. Le recours en annulation ou le recours pour excès de pouvoir, est ouvert à toute personne justifiant d’un intérêt, le requérant peut se présenter seul, l’avocat n’est pas exigé. Le recours doit être intenté dans les deux mois qui suivent la publication de l’acte, faute de quoi il sera déclaré irrecevable. Lorsque le juge conclu à l’annulation, celle-ci s’impose à tous. S’agissant du recours en pleine juridiction, il n’est ouvert qu’au titulaire du droit violé. La demande doit être formée dans les deux suivant la notification ou la publication de l’acte.

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