Sur quel fondement contester un acte administratif ?




Il existe cinq motifs qui permettent de conclure à l’illégalité d’un acte administratif : la violation de la loi, l’incompétence de l’autorité qui a pris l’acte (elle n’était pas habilitée à le faire), le vice de procédure (la procédure n’a pas été respectée), le vice de forme (la manière dont l’acte a été adoptée est irrégulière), et le détournement de pouvoir.

On distingue également l’illégalité externe de l’acte administratif de l’illégalité interne. L’illégalité externe est soulevée lorsque la manière dont l’acte a été adopté est irrégulière (ce n’est pas le contenu qui est visé). Il existe trois motifs qui permettent de conclure à l’illégalité externe d’un acte administratif. L’incompétence est le premier motif.

L’incompétence se définit comme le fait qu’une autorité administrative prenne un acte alors qu’elle n’en a pas le pouvoir. L’incompétence peut alors être une incompétence matérielle (incompétence ratione materiae) : elle a excédé son domaine, elle est intervenue dans un domaine qui n’est pas le sien ; territoriale (incompétence ratione loci) : l’autorité a pris une décision qui relève d’une autorité territorialement distincte (par exemple, le maire de la commune A a pris une décision relevant en réalité des attributions du maire de la commune B) ; enfin l’incompétence peut être temporelle (incompétence ratione temporis) l’autorité n’avait pas compétence à ce moment là pour prendre la décision. Il existe quelques rares hypothèses pour lesquelles l’incompétence ne conduit pas nécessairement à l’annulation de l’acte pour illégalité, c’est le cas notamment de l’acte pris par une autorité incompétente en raison de l’urgence ou de l’acte régularisé après que l’incompétence ait été constatée (par exemple une mesure prise par décret alors qu’elle aurait dû être prise par arrêté peut être régularisée).

Le vice de procédure est le second motif susceptible d’entacher un acte administratif d’illégalité externe. Le vice de procédure est constitué lorsque l’administration, lors de l’élaboration de son acte, n’a pas suivie les formalités de procédure prescrites. Un acte entaché par un vice de procédure ne peut pas être régularisé.

Le vice de forme constitue lui aussi un motif d’illégalité externe. Le vice de forme est constaté lorsque la signature de l'acte fait défaut, lorsque la motivation de l'acte n’a pas été explicitée, lorsqu’il y a absence de contreseing etc.

L’illégalité interne d’un acte administratif peut être soulevée dans trois cas : lorsque le contenu lui-même de l’acte est illégale, par exemple, un décret qui viole une loi ; lorsque les motifs de l’acte sont irréguliers, il existe trois motifs d’illégalité : l’erreur de droit, la base légale de la décision n’est pas la bonne, l’erreur de qualification des faits, par exemple l’acte parle d’atteinte à la sécurité publique alors que ce n’est pas le cas ; et l’erreur de fait. Enfin l’illégalité peut être soulevée en raison d’un détournement de pouvoir. Il y a par exemple détournement de pouvoir lorsqu’une autorité administrative a pris un acte pour satisfaire ses intérêts privés.

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