Les Administrations des Etats membres du Conseil de lEurope doivent respecter plusieurs principes dans laccomplissement de leur mission. Voici les principales règles.
Tout dabord, le principe de légalité et dégalité. LAdministration a lobligation dexécuter la loi. Elle doit respecter le droit et les procédures légales dans la prise de décision. Lagent administratif ne doit pas avoir un comportement arbitraire envers des personnes ou des groupes de personnes déterminés. De manière générale, tous les services publics doivent respecter légalité entre tous les usagers devant la loi, les principes de non-discrimination et de neutralité. On interdit toutes les discriminations fondées sur la nationalité, la race, la religion, le sexe, lorigine sociale, le handicap ou encore la couleur. Les personnes qui se trouvent dans une même situation doivent être traités de la même manière. Parfois, pour respecter ces principes, il faudra accorder un traitement différent entre les usagers pour prendre en compte leurs situations spécifiques. Ce peut être des tarifs spéciaux ou des aides particulières. Les principes dégalité et de non-discrimination sont liés aux principes dimpartialité, dobjectivité et déquité. Lagent administratif doit accomplir sa mission dans le respect des textes législatifs et des règles déontologiques. Il doit être politiquement neutre, impartial et équitable lors de la prise de décision.
Ensuite, le principe de proportionnalité. Lagent administratif doit prendre une décision proportionnelle au but recherché. Il doit trouver le bon équilibre entre dune part, les intérêts et les droits des administrés et dautre part, lintérêt public général. De plus, il ne doit pas utiliser ses pouvoirs pour des finalités contraires à la loi. Les principes de confiance légitime, de cohérence et de courtoisie : lagent administratif doit obéir aux pratiques administratives. Il doit répondre aux attentes des administrés et les conseiller dans la résolution de laffaire. Il doit utiliser un langage juridique et administratif simple, clair et compréhensible de manière à ce quil soit accessible à tous. Les Institutions doivent répondre dans la langue de ladministré.
Lorsquun administré adresse une lettre, il doit recevoir un accusé de réception dans un délai de deux semaines qui indique le nom, le numéro de téléphone de lagent administratif responsable du dossier et le service dont il dépend. Lorsque la lettre na pas été adressée au bon service, lagent administratif a lobligation de la transférer au service compétent. Lusager doit en être informé.
Ladministré a le droit dêtre entendu et de présenter des observations écrites et/ou orales lorsque la décision lui ait défavorable. Par exemple, une sanction, le refus dun avantage, Il doit être informé lorsque des données à caractère personnel sont collectées et enregistrées. Il peut sy opposer, les rectifier et demander à ce quelles soient effacées. En France, il faut sadresser à la Commission daccès aux documents administratifs (CADA). Cest le principe de transparence administrative. Lagent administratif a lobligation de respecter la vie privée et lintégrité de la personne. Il doit respecter la confidentialité et répondre le mieux possible aux demandes dinformations de lusager.
Enfin, lAdministration a lobligation de répondre dans un délai raisonnable ; au plus tard, deux mois après la réception du courrier. Il y a une exception : les demandes abusives. En principe, un silence de plus de deux mois vaut refus. LAdministration a aussi lobligation de motiver sa décision lorsquelle est défavorable et quelle porte atteinte aux droits et aux intérêts de lusager. Il faut préciser les faits qui ont été pris en compte et les textes juridiques sur lesquelles elle sest fondée pour prendre la décision. De plus, elle doit notifier la décision et indiquer les voies de recours.
La personne victime dun dommage causé par lAdministration ou par ses agents dans lexercice de leurs fonctions a le droit à réparation. Au niveau européen, le Médiateur a pour mission de protéger les citoyens des cas de mauvaise administration dans laction des institutions et des organes communautaires. Ce peut être des irrégularités administratives, des discriminations, des abus de pouvoir, un refus d'information, des retards, Lobjectif est de renforcer le contrôle démocratique dans les prises de décisions et l'administration des institutions communautaires. Il effectue des enquêtes soit de sa propre initiative, soit sur la base des plaintes qui lui sont présentées. Tout citoyen européen ou toute autre personne physique ou morale qui réside ou qui a son siège dans lun des Etats membres de lUnion peut recourir au médiateur. Il a un délai de deux ans à partir du moment où il a connaissance des faits. Il doit au préalable engager les démarches administratives auprès des institutions concernées. Le Médiateur se concerte avec l'institution pour trouver une solution. Sil constate un cas de mauvaise administration, elle aura trois mois pour lui donner son avis. Le Médiateur remet ensuite un rapport au Parlement européen et à l'institution avec les résultats de ses enquêtes.
Par ailleurs, il est possible de sadresser au Défenseur des droits si lon estime que lAdministration a pris une décision qui nest pas équitable. Il remplace le Médiateur de la République depuis le 31 mars 2011. Le recours est gratuit. Le plaignant souhaite rendre compte dun cas de mauvaise administration ; cest-à-dire, un mauvais fonctionnement (la lenteur de la réponse par exemple) ou une décision judiciaire non exécutée. Il peut le saisir directement. Mais, il peut aussi adresser une demande à lun de ses adjoints, un sénateur, un député ou un député européen. De plus, les Présidents de lAssemblée Nationale ou du Sénat peuvent le saisir suite à une pétition formulée auprès de leur assemblée. La saisine est également accordée au Médiateur européen et à son homologue étranger.
Pour résoudre le litige, le Défenseurs des droits a de larges pouvoirs. Par exemple, il peut avoir accès à tous les documents de lAdministration en cause ; saisir le supérieur hiérarchique, demander des explications même si la personne publique ou privée y oppose le secret professionnel, faire des visites de vérifications dans les Administrations, engager une procédure disciplinaire contre lauteur de la décision ou encore demander à ce que soient appliquées des sanctions administratives. Il a le pouvoir de demander à ce que la loi soit modifiée pour améliorer le fonctionnement de lAdministration mais aussi la réalisation détudes auprès du Conseil dEtat ou de la Cour des comptes. Si lAdministration rejette ses propositions, il peut formuler des recommandations et les rendre publiques.