Faire un recours devant la Cour nationale du droit d'asile (CNDA)




La Cour nationale du droit d’asile (CNDA) reçoit les recours dirigés contre les décisions de l’Office de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) sur le statut de réfugié. Elle n’est pas compétente pour les recours dirigés contre les décisions d’apatridie. Le demandeur d’asile a un mois pour agir.

La Cour nationale du droit d’asile compte quatre-vingt formations de jugements. On les appelle les « sections ». Chacune de ces formations comprend trois membres : un Président et deux assesseurs. Les assesseurs sont des personnes qualifiées de nationalité française. L’un est nommé par le Vice-président du Conseil d’Etat sur proposition de l'un des ministres représentés au Conseil d'administration de l’OFPRA ; et l’autre, par le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés après avis conforme du Vice-président du Conseil d’Etat. Dans certains cas (affaires complexes ou importantes), elles siègeront en sections réunies. De plus, le Président a la possibilité de juger par ordonnances si le recours à la formation collégiale n’est pas justifié.

Il existe dix divisions. A savoir, le service des ordonnances ; les trois services administratifs que sont le secrétariat général, les ressources humaines, le budget et logistique ; les services pour l’instruction des recours que sont le greffe et ses annexes, le centre d'information juridique et le centre d'information géopolitique ; le service de l’interprétariat et enfin, le service de l’aide juridictionnelle. Dans chacune des divisions, on trouve un rapporteur et des secrétaires.

Le rapporteur instruit et analyse le dossier. Dans son rapport, on trouve une synthèse objective des éléments du dossier, une analyse juridique du recours et une proposition de rejet ou d’annulation de la décision de l’OFPRA. Le rapporteur prend en compte le droit applicable et le contexte géopolitique. La proposition doit être motivée. Il présente son rapport lors de l’audience. La procédure est écrite : seul l’avocat du demandeur pourra présenter des observations. La formation de jugement a la possibilité de questionner le demandeur. L’audience est publique. Mais, le Président de section peut demander le huis clos. Ensuite, on met l’audience en délibéré. Le rapporteur ne vote pas. La décision est prise à la majorité. Elle est donnée dans un délai de deux à trois semaines. Soit, on reconnaît le statut de réfugié ou de la protection subsidiaire ; soit on rejette le recours. L’OFPRA et le demandeur reçoivent la notification de la décision. Elle indique les voies et les délais de recours. Le jugement est affiché dans les locaux de la CNDA.

Lorsque le recours devant la Cour nationale du droit d’asile est rejeté, le demandeur à l’asile a deux possibilités. Soit, il forme un pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat. Il a deux mois à partir de la notification de la décision de la CNDA. Il doit être présenté par un avocat au Conseil d’Etat ou à la Cour de cassation. Le Conseil d’Etat étudie les questions juridiques de l’affaire. Par exemple, la bonne application du droit ou le respect des règles de procédures. Il peut annuler la décision de la CNDA. Dans ce cas, soit il renvoie l’affaire à la CNDA pour qu’elle se prononce à nouveau sur le fond, soit il statue définitivement sur l’accord ou le rejet du statut de réfugié ou de la protection subsidiaire. Soit, il forme un nouveau recours devant la CNDA. Il y a quatre voies envisageables. Premièrement, le recours en révision. Le demandeur estime qu’il y a eu une fraude dans la prise de décision. Il a deux mois à partir du moment où il constate la fraude. Deuxièmement, le recours en rectification d’erreur matérielle. Il s’agit de corriger une erreur matérielle qui a pu influencer le jugement du dossier. Le demandeur a un délai de deux mois à compter de la notification de la décision. Troisièmement, le réexamen. Le demandeur s’adresse de nouveau à l’OFPRA pour qu’il se prononce sur sa demande d’asile. Il doit apporter des éléments nouveaux. Quatrièmement, l’étranger demande l’avis de la CNDA. Il s’agit des questions sur le maintien ou l’annulation des mesures d’assignation, d’expulsion ou de refoulement des réfugiés. Le demandeur a une semaine pour agir. Le recours suspend l’exécution de la décision. La demande est transmise au Ministre de l’Intérieur et au Ministre chargé de l’asile. Ils ont dix jours pour présenter des observations. Puis, la CNDA se réunit pour donner son avis. Il doit être motivé. L’avis est communiqué au Ministre de l’Intérieur et au Ministre chargé de l’asile par lettre recommandée avec accusé de réception.

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