L'intervention de la Commission des sanctions de l'AMF




L’Autorité des marchés financiers (AMF) a pour mission de réguler les marchés financiers. Elle est compétente pour protéger l’épargne qui est investie dans les différents instruments financiers, informer les investisseurs et participer au bon déroulement des marchés d’instruments financiers. Le Collège est un organe collégial qui est chargé de prendre les décisions. La Commission des sanctions est une autorité collégiale qui, comme son nom l’indique, est chargée de prendre des sanctions. Elle est composée de douze membres. A savoir, deux conseillers d’Etat et deux conseillers à la Cour de cassation ; six personnes désignées par le Ministre de l’Economie qui ont des compétences financières et juridiques et une expérience reconnue dans le champ d’action de l’Autorité des marchés financiers ; deux représentants des salariés des entreprises concernées désignées par le Ministre de l’Economie. Il est possible de former des sections de six membres. Les membres de la Commission élisent leur Président parmi les conseillers d’Etat et les conseillers à la Cour de cassation. Les membres siègent pour cinq années. Le mandat peut être renouvelé une fois. De plus, on procède à un renouvellement par moitié de la Commission tous les trente mois.

Pour mettre en œuvre une procédure de sanction, il faut respecter quatre étapes. Premièrement, le secrétaire général de l’Autorité des marchés financiers ouvre une procédure de contrôles et d’enquêtes. Deuxièmement, le Collège prend l’initiative d’ouvrir ou non une procédure de sanction après avoir examiné le rapport de contrôle ou d’enquête. Il notifie les faits reprochés (les griefs) à la personne mise en cause et il joint le rapport d’enquête ou de contrôle à la notification. Il faut noter qu’il n’est pas possible d’ouvrir une procédure de sanction lorsque les faits datent de plus de trois ans et qu’il n’y a pas eu de recherches, de constations de l’infraction ou de sanctions prononcées pendant ces trois années. Troisièmement, le Président de la Commission des sanctions reçoit la notification des griefs. La personne mise en cause a deux mois pour présenter des observations écrites. On lui fait savoir qu’elle a la possibilité de consulter son dossier et de se faire assister par un conseil qu’elle choisira librement. L’affaire est attribuée à la Commission dans son ensemble ou à l’une des sections. Un rapporteur instruit le dossier. Il peut interroger la personne mise en cause et toute autre personne s’il juge cela utile. S’il souhaite que les griefs soient complétés ou notifiés à d’autres personnes, il doit s’adresser au Collège. Le rapporteur produit un rapport qu’il adresse à la personne mise en cause. Elle recevra ensuite une convocation de la Commission des sanctions ou de la section dans les trente jours. On indique à la personne mise en cause qu’elle a quinze jours pour présenter des observations sur le rapport. Un des membres de la Commission des sanctions peut refuser de participer à la procédure. Il sera remplacé. Par ailleurs, la personne mise en cause a la possibilité de récuser un des membres de la Commission (rapporteur ou membre de la Commission qui va délibérer).

Quatrièmement, la Commission des sanctions prononce la sanction au cours d’une séance publique, sauf dans certains cas (questions d’ordre public, de sécurité nationale ou de protection des secrets des affaires). La procédure est contradictoire. Le Président de l’Autorité des marchés financiers désigne une personne qui sera chargée d’assurer la représentation du Collège. Le rapporteur prend la parole et présente les résultats de son rapport. Le Directeur général du Trésor et le représentant du Collège ont la possibilité de faire part de leurs observations. La personne mise en cause prend la parole à la fin de la séance. Quand la formation juge que les éléments présentés ne sont pas suffisants, elle demande au rapporteur de continuer son enquête. Le rapporteur, le représentant du Collège et le Directeur général du Trésor ne participent pas aux délibérations. Le secrétaire de séance fait un compte rendu. Il est signé par le secrétaire de séance, le rapporteur et le Président de la formation. Ensuite, on le remet aux membres de la Commission ainsi qu’au Directeur général du Trésor.

Pour certains faits précis, le Collège adressera à la personne mise en cause une proposition d’entrée en voie de composition administrative en plus de la notification des griefs. On établit alors un arrêté qui indique que la personne mise en cause s’engage à régler au Trésor public une certaine somme. Le Collège doit valider l’arrêté. Il est ensuite transmis à la Commission des sanctions qui peut l’homologuer. L’homologation rend l’arrêté public. Il est possible de recourir contre ces décisions.

Les sanctions peuvent être des sanctions disciplinaires (avertissement, interdiction d’exercice,…) et/ou des sanctions pécuniaires. Elles sont dirigées contre des professionnels qui ont été contrôlés, des personnes physiques placés sous leur autorité ou qui ont agi pour leur compte, ou des personnes qui ont commis des délits d’initié ou procédé à des manipulations. La personne mise en cause reçoit la notification de la sanction. On la communique aussi au Directeur général du Trésor, au Président de l’Autorité des marchés financiers ainsi qu’à l’Autorité de contrôle prudentiel dans l’hypothèse ou elle concernerait un prestataire de services d’investissement.

La Commission des sanctions peut décider de publier la sanction. Elle ne le fera pas si la publication risque de nuire aux marchés financiers. Les personnes sanctionnées et le Président de l’Autorité des marchés financiers peuvent recourir contre la décision de sanction dans les deux mois de la notification devant le Cour d’appel de Paris. Dans certaines hypothèses, ce sera le Conseil d’Etat qui sera compétent. C’est le cas par exemple pour les prestataires de services d’investissement ou pour les membres de marchés réglementés.

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