Comment est sanctionnée la filouterie dans le code pénal ?




La filouterie consiste à obtenir la fourniture d’un bien ou d’un service en sachant que l’on est dans l’impossibilité de le payer ou que l’on ne veut pas le payer constitue une filouterie. La filouterie est sanctionnée par six mois d’emprisonnement et 7500 euros d’amende (pas de tentative ni peine complémentaire).

Il existe différents types de filouteries

La filouterie de boissons ou d’aliments consiste à se faire servir en sachant qu’on ne peut ou ne veut payer. L’infraction protège les restaurateurs en vente sur place ou à emporter. Elle ne s’applique pas aux traiteurs qui livrent à domicile.

La filouterie de logement consiste à se faire attribuer et à occuper une chambre durant au maximum dix jours. L’hôtelier doit demander paiement au moins tous les dix jours, l’infraction s’applique aux gites, hôtels mais pas aux campings. La seule présentation d’une note ne suffit pas à interrompre le délai : il faut qu’il y ait plainte, sommation ou départ du client. Cette infraction ne concerne que la chambre et exclu tout autre prestation (téléphonique par exemple).

La filouterie de carburant consiste se faire servir un carburant ou lubrifiant. L’infraction n’est retenue que si le client se fait servir par le professionnel, à défaut c’est un vol. Le délit n’est jamais étendu à d’autres produits ou si le produit est versé ailleurs que dans le réservoir. La filouterie de transport concerne les taxis et ne s’applique pas à d’autres transports.

La filouterie est une infraction intentionnelle qui suppose, soit que l’agent sache qu’il est dans l’impossibilité de payer, soit qu’il soit déterminé à ne pas payer. Le délit ne sanctionne donc pas la simple imprudence ou négligence de celui qui a oublié de prendre de l’argent, son chéquier ou sa carte de crédit, mais qui est disposé à payer. Seuls sont sanctionnés les indigents qui ne disposent pas des moyens nécessaires pour payer et les clients de mauvaise foi qui, alors qu’ils en ont les moyens, sont déterminés avant même l’exécution de la prestation à ne pas payer. Dans cette seconde hypothèse, il est souvent fréquent que les clients invoquent leur mécontentement et la mauvaise qualité des services ou des biens fournis pour justifier le non-paiement. Les juges doivent alors rechercher si la détermination à ne pas payer était antérieure à l’exécution de la prestation, en quel cas le délit est constitué, ou si elle était postérieure, en quel cas l’individu doit être relaxé.

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