Si le vol est un procédé d'appropriation assez rudimentaire, l'escroquerie est quant à elle plus astucieuse. Son auteur est un personnage rusé qui se sert de son intelligence pour tromper autrui. L'escroc ne soustrait pas, il obtient la remise de la chose par le propriétaire, lequel est dupe de la mise en scène qui se joue devant lui. La notion descroquerie ne peut être dissociée de celle de tromperie.
La loi dispose ainsi que l'escroquerie est le fait, soit par l'usage d'un faux nom ou d'une fausse qualité, soit par l'abus d'une qualité vraie, soit par l'emploi de manuvres frauduleuses, de tromper une personne physique ou morale et de la déterminer ainsi, à son préjudice ou au préjudice d'un tiers, à remettre des fonds, des valeurs ou un bien quelconque, à fournir un service ou à consentir un acte opérant obligation ou décharge.
Pourtant, toute tromperie n'est pas constitutive d'escroquerie. Lorsque la mise en scène sera grossière, les juges seront réticents à condamner car le droit pénal ne protège pas les personnes qui ont été négligentes ou peu attentives. On exige en quelque sorte de la victime un minimum de discernement.
L'escroquerie est une infraction que l'on rencontre dans la vie quotidienne. L'escroquerie à l'assurance est très pratiquée (déclarer un sinistre fictif ou, même s'il est réel, déclarer des dégâts imaginaires).
On peut également citer l'escroquerie au trésor (elle consiste à accréditer l'idée que l'escroc a fait un héritage important pour obtenir le prêt de fortes sommes d'argent) et dans le domaine des affaires (la « carambouille » consiste à créer un commerce de façade qui permet de se procurer des marchandises achetées en gros et à crédit, pour les revendre au comptant et rapidement. Il existe aussi des escroqueries aux effets de commerce).