La sanction du faux et de l'usage de faux




Sanctionner les atteintes à la confiance publique consiste à punir les crimes et délits commis par des personnes qui vont falsifier des documents, de la monnaie ou tout autre support dans le but d’obtenir des avantages ou des droits. Cela se traduit entre autre par le faux ou l’usage de faux et l’édition ou l’utilisation de fausse monnaie.

Etablir un faux consiste à modifier de manière frauduleuse un document écrit ou tout autre moyen d’expression en altérant la vérité, dans le but de fournir la preuve d’un droit ou d’un fait qui entrainera des conséquences juridiques. C’est le cas notamment lorsqu’une personne fait une fausse déclaration à un organisme d’assurance en vue d’obtenir des prestations de cet organisme ou falsifie une attestation afin d’augmenter ses droits. Le faux et l’usage d’un faux est puni de trois ans de prison et 45 000 euros. Dans le cas où il s’agirait d’un document délivré par l’administration publique et que le faux consisterait à faire constater un droit, une qualité ou accorder une autorisation, la peine est élevée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende (le faux et l’usage de faux). La peine est aggravée et portée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende si la personne établissant le faux est une autorité publique ou chargée d’une mission de service public et agit dans l’exercice de ses fonction (le maximum peut aller pour les autorités, jusqu’à quinze ans de réclusion criminelle et 225 000 euros d’amende dans les cas les plus graves), dans le cas où une personne effectue des faux de manière habituelle ou encore si l’émission ou l’usage de faux a pour but de faciliter la commission d’un crime ou aider un criminel à obtenir un alibi.

Par ailleurs, la simple détention de faux documents administratifs est punie de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende et cinq ans et 75 000 euros si l’on détient plusieurs faux documents.

Procurer de manière frauduleuse à une autre personne, un document administratif dans le but de faire constater un droit, une identité ou une qualité est puni de cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. C’est le cas notamment du fait de fournir à des personnes des faux papiers d’identité. La peine sera augmentée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende si ce délit est commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service publique (dans le cas d’une transaction en matière de faux papiers, un préfet/ sous préfet/fonctionnaire d’une préfecture). La majoration de la peine concerne aussi les personne qui commettent ce type d’infraction de manière habituelle ou encore si cette transaction est effectuée dans le but de couvrir un crime ou un criminel.

Le fait d’obtenir par tout moyen frauduleux (menace, faux, violence, chantage…) d’une administration publique ou organisme chargé d’une mission de service publique, un document destiné à faire constater une identité, une qualité ou un droit est puni de 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. La même peine est appliquée à une personne qui apporterait son aide dans l’établissement d’une déclaration mensongère pour obtenir de l’administration publique une allocation, un paiement ou un avantage indû.

Etablir une attestation ou un certificat contenant des faits inexacts ou faire usage de ce type d’attestation en connaissance de cause est sanctionné par un an de prison et 15 000 euros d’amende. La peine est portée à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende si l’infraction est commise dans le but de nuire au Trésor public ou au patrimoine d’une autre personne.

Une personne agissant dans le cadre de sa profession et qui sollicite, propose ou offre des avantages/ cadeaux ou de simples promesses en vue d’obtenir une attestation ou un certificat contenant des faits inexacts est passible de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Il s’agit en fait d’un acte de « corruption » car cette personne va offrir quelque chose en vue de l’établissement d’un faux document à son avantage. Une personne qui cède à ce type de demande ou utilise la violence ou la menace pour obtenir d’une autre personne qu’elle établisse un faux en sa faveur est punie de la même peine. Dans le cas où la personne établissant une fausse attestation ou certificat est un professionnel de la santé, et que cette attestation a pour but de justifier une fausse maladie, infirmité ou grossesse et permettre ainsi à son bénéficiaire d’obtenir des prestations des organismes sociaux, la peine est rehaussée à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, sans compter les mesures disciplinaires qui seront prises en complément.

Pour toutes les infractions en faux et usage de faux, la tentative est sanctionnée par la même peine. A cela, il faut ajouter la possibilité de peines complémentaires qui peuvent consister en l’interdiction d’exercer ses droits civiques ou civils et familiaux ou encore l’interdiction d’exercer une fonction publique ou une profession qui a permis de faciliter la commission du délit, entre autres.

Rechercher parmi les articles juridiques