La sanction de l'entrave à la liberté des enchères




Le Code pénal incrimine divers comportements dont l’objet est de fausser le déroulement des adjudications publiques c’est-à-dire des mises aux enchères publiques d’un meuble ou d’un immeuble, le bien étant, à la fin, attribué à la personne offrant le prix le plus élevé.

Tout d’abord, le texte incrimine le fait, dans une adjudication publique d’écarter un enchérisseur ou de limiter les enchères, par dons, promesses, ententes ou tout autre moyen frauduleux. Le délit est par exemple constitué lorsque plusieurs personnes s’entendent et conviennent qu’une seule d’entre elles se portera adjudicataire, ce qui lui permet d’obtenir le bien mis aux enchères à un prix assez bas au détriment du vendeur, puis qu’elle partagera avec les autres le bénéfice tiré de leur abstention.

Ensuite, laloi incrimine le fait - toujours dans une adjudication publique - d’entraver ou de troubler la liberté des enchères, par violences, voies de fait ou menaces. C’est le cas lorsque plusieurs personnes se réunissent à l’occasion d’une vente aux enchères et tentent d’impressionner physiquement ou menacent de représailles les potentiels acheteurs pour les dissuader de surenchérir. En revanche, il n’y a pas de menace dans le fait d’annoncer que l’on va éventuellement exercer un droit ou une voie de droit, comme par exemple le fait pour le maire d’une commune d’annoncer qu’il souhaite faire déclarer d’utilité publique l’acquisition par la commune du bien mis aux enchères.

Enfin, constitue encore une entrave à la liberté des enchères le fait de procéder ou de participer, après une adjudication publique, à une remise aux enchères sans le concours de l'officier ministériel compétent. Le texte vise ici la pratique de certains marchands de biens qui organisent des « enchères privées » après avoir préalablement fait acquérir par l’un d’entre eux un objet mobilier au moyen d’une entente.

Ces différents comportements sont tous punis de six mois d’emprisonnement et de 22 500 euros d’amende, auxquels s’ajoutent les peines complémentaires (interdictions diverses, confiscation, fermeture d’établissement, affichage de la décision…et exclusion des marchés publics pour une durée de cinq ans au plus). Enfin, la tentative est également punie.

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