Le droit à un logement décent




Tout locataire a droit à un logement décent. Ce qui signifie que les locaux occupés doivent être sans risque pour les occupants. Leur sécurité et leur santé ne doivent pas être menacées. Par ailleurs, un logement ne saurait être considéré comme décent que s’il offre à ses occupants le confort minimal le rendant conforme à un usage d’habitation.

Ainsi, lorsqu’un locataire au moment de l’entrée dans son nouveau logement, établi un état des lieux, il peut solliciter de son bailleur qu’il exécute les travaux nécessaire pour rendre le logement habitable. Lorsque celui-ci s’y refuse, le locataire à la possibilité de saisir le juge du Tribunal d’Instance afin de faire ordonner les travaux. Pour éviter tout litige, bailleur et locataire peuvent aussi opter pour la voie amiable, ils peuvent ainsi établir un accord écrit qui déterminera qui effectuera quels travaux. Ainsi, le locataire, à son entrée dans les lieux, pourra par exemple réaliser les travaux de remise en l’état en échange de quoi l’occupation sera gratuite pendant un certain temps.

Lorsque l’occupation du logement n’est pas conforme ou qu’elle fait courir à ses habitants un risque manifeste pour leur santé ou leur sécurité, le bailleur est tenu d’intervenir pour réaliser les réparations qui s’imposent. Quelque soit le type de location, meublée ou vide, le bailleur ne peut se décharger. On distingue généralement selon la gravité de la situation :

• lorsqu’il manque au logement certains éléments essentiels,
• lorsque le logement présente un risque pour la sécurité ou la santé des habitants,
• lorsqu’il existe un risque imminent, que le logement soit déclaré insalubre ou dangereux.

Les locataires d’un logement présentant un risque pour leur santé ou leur sécurité pourront mettre en demeure le bailleur d’intervenir afin de régler la situation. Dans le cas où ce dernier ne réagit pas, les locataires ont toujours la possibilité de saisir le tribunal d’instance du lieu où est situé l’immeuble. Il reviendra alors au juge de déterminer quels seront les travaux que le bailleur devra effectuer. Bien que le logement soit en mauvais état, les loyers restent dus, toutefois, le juge peut décider de diminuer ou de suspendre ces loyers.

Lorsque l’occupation du logement présente un risque imminent (le toit risque de s’écrouler par exemple), il ne revient plus au juge d’intervenir mais à l’administration. Les locataires peuvent alors s’adresser au maire (il a la charge d’assurer la salubrité publique) afin qu’il intervienne pour ordonner la réparation ou la démolition. Au vu des différents éléments le maire pourra décider de prendre :

• soit un arrêté de péril par le biais duquel il ordonnera au propriétaire d’effectuer les travaux qui s’imposent. Si le propriétaire conteste, le tribunal pourra être saisi afin qu’une expertise soit réalisée. Il sera ici question non pas du tribunal d’instance mais du tribunal administratif puisqu’une personne publique (le maire) est partie au litige.
• soit, dans le cas où la situation est particulièrement grave et urgente, un arrêté de péril imminent. Le péril imminent doit être constaté par un expert nommé par le tribunal d’instance. Une fois le péril constaté, le propriétaire doit réaliser les travaux, s’il ne s’exécute pas le maire pourra les réaliser à ses frais.

Dès lors qu’un arrêté est pris les locataires de l’immeuble n’ont plus à payer de loyer. Par ailleurs, si le logement est inhabitable pendant les travaux les occupants devront être relogés aux frais du propriétaire.

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