Logement insalubre, que faire ?




On parle d’insalubrité du logement ou de l’immeuble lorsque c’est la santé des occupants qui est en jeu. L’insalubrité peut tenir à un taux important d’humidité, une absence d’eau potable, ou de système d’assainissement etc. Les locataires victime d’une telle situation doivent commencer par mettre en demeure le propriétaire des lieux de régler la situation, faute de quoi il leur est possible de saisir le juge du tribunal d’instance. Les services sociaux peuvent également être saisis, c’est principalement la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) qui agit dans ce type de cas. Au-delà, le maire peut être appelé à intervenir, il pourra enjoindre au propriétaire de faire cesser les causes d’insalubrité. Enfin, stade ultime face à l’inertie d’un propriétaire, le préfet pourra être saisi à la suite d’un rapport des services sociaux (la direction départementale de l’action sanitaire et sociale ou le service d’hygiène et de sécurité et de santé de la ville). A la suite de ce rapport, le préfet aura deux possibilités : prendre un arrêté d’insalubrité remédiable, le propriétaire aura alors la possibilité de régulariser la situation en effectuant les travaux qui s’imposent ; soit il prendra un arrêté d’insalubrité irrémédiable, et dans ce cas le propriétaire n’aura plus aucun moyen d’action. L’immeuble sera « fermé », il ne pourra plus être habité, dans les cas les plus graves la démolition sera imposée. Quelque soit la situation, temporaire, ou irrémédiable, les locataires privés de leurs logements devront être relogés aux frais du propriétaire.

Dans les cas les plus graves, lorsque les conditions d’hébergement sont incompatibles avec la dignité humaine la loi prévoit une sanction pénale à l’encontre du bailleur qui impose des conditions de vie indignes à ses locataires. En effet, un bailleur qui héberge des personnes dans de telles conditions, que cela se fasse à titre gratuit ou onéreux, est passible de peines pouvant atteindre deux ans de prison et 150 000€ d’amende. Les conditions d’hébergement peuvent être jugées indignes du fait de l’état du logement (hébergement dans des caves, sous sols, ou autre lieux ne donnant pas sur l’extérieur qui sont jugés impropre à l’habitation) ou en raison du nombre d’occupants.

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