Le visa long séjour d'adoption




Après la procédure locale d’adoption, les adoptants doivent déposer une demande de « visa long séjour adoption » pour l’enfant. Il est nécessaire pour autoriser l’entrée et le séjour de l’enfant en France, lui donner une couverture sociale et permettre la transcription de la décision d’adoption.

Le visa long séjour adoption n’est délivré à l’enfant que lorsque la décision de placement en vue d’adoption est prise par un pays partie à la Convention de la Haye de 1993 qui accepte que la décision définitive soit prise en France ; ou que la décision d’adoption est définitive avant le déplacement de l’enfant, ce qui est le cas pour la majorité des pays. En revanche, lorsque la décision définitive d’adoption doit se faire dans le pays d’origine, qu’il soit partie ou non à la Convention de la Haye de 1993, le visa long séjour adoption ne sera pas accordé tant qu’elle n’aura pas été prise. Il en sera ainsi même si le pays d’origine donne son accord à une sortie du territoire de l’enfant pour la durée de son séjour d’accueil en vue d’adoption. Il y a une exception. Elle concerne les pays d’Europe de l’Est qui sont membres de l’Union Européenne. Le visa n’est pas nécessaire pour l’entrée sur le territoire français.

Le « visa long séjour adoption » est particulier. Il ne peut être demandé que pour des mineurs de quinze ans. L’enfant adopté peut obtenir un visa même s’il est en mauvaise santé. Il n’est pas soumis à la visite médicale à son arrivée en France. La couverture sociale des parents couvre l’enfant adopté. Il est inutile de justifier de ressources propres car l’enfant est à la charge de ses parents. L’autorisation de délivrance du visa est donnée au Consulat du pays d’origine par la Direction des Etrangers en France et pour les français à l’étranger par la Sous-direction de la Mission de l’adoption internationale. Les documents à fournir doivent être traduits en français. Il s’agit des formulaires remis par le Consulat de France avec l’agrément valide des parents ; l’extrait ou la copie intégrale de l’acte de naissance de l’enfant avant l’adoption et sa modification après l’adoption ; le consentement à l’adoption du ou des administrateurs légaux de l’enfant ; la décision locale d’adoption ; les accords à la poursuite de la procédure et le certificat de conformité dans les pays parties à la Convention de La Haye.

Un silence de deux mois vaut refus de la demande. Dans ce cas, les demandeurs ont deux mois pour exercer un recours gracieux. En l’absence de réponse du Consulat, ils peuvent faire appel de la décision auprès de la Commission de recours contre les refus de visa et/ou auprès du tribunal administratif. Les refus de visa long séjour adoption sont généralement motivés par l’absence ou la non conformité d’une des pièces fondamentales du dossier (par exemple, le consentement à l’adoption, l’agrément ou encore le certificat de non appel) ; par un doute sur la régularité de la procédure ; par un doute sur l’authenticité de certaines pièces ; par le soupçon de détournement de procédure (par exemple, l’utilisation de l’adoption pour obtenir un visa en intrafamilial). Généralement, le visa est délivré dans les soixante-douze heures du dépôt du dossier complet. Il est valable un an.

Les enfants adoptés à l’étranger sont des ressortissants de leur pays d’origine jusqu’à la transcription à l’état civil français. L’enfant peut avoir besoin d’un document de circulation qui atteste du séjour régulier en France. Pour les mineurs de seize ans, il remplace le titre de séjour. Il est délivré par la Préfecture du département de résidence à la demande des parents adoptifs sur la présentation de leur carte d’identité ou d’un autre document justifiant la régularité de leur séjour en France ; du passeport de l’enfant muni du visa long séjour adoption et éventuellement de la décision d’adoption du pays d’origine traduite en français. La durée de validité du document de circulation est de trois ans. Elle peut être renouvelée par périodes de même durée.

Les parents doivent signaler au service de l’aide sociale à l’enfance et à l’Agence Française pour l’adoption leur retour en France. Le signalement permettra à l’enfant de bénéficier des prestations sociales en qualité d’ayant droit et d’un accompagnement qui est obligatoire jusqu’à la transcription de la décision d’adoption. Ils devront obéir aux obligations de suivi auxquelles ils se sont engagés envers les autorités du pays d’origine de leur enfant et leur envoyer les rapports correspondants. L’organisme autorisé pour l’adoption adresse au Président du Conseil général un rapport trimestriel sur la situation de tout enfant adopté ou placé en vue d’adoption au foyer des adoptants ou futurs adoptants. Ces obligations cessent lorsque le jugement qui prononce l’adoption ou qui donne les droits d’autorité parentale aux futurs adoptants est devenu définitif ou, lorsqu’un jugement étranger a été transcrit. L’organisme autorisé pour l’adoption (OAA) intervenu dans la procédure doit informer sans délai le Président du Conseil général du jugement et de la transcription. A la demande ou avec l’accord de l’adoptant, le mineur adopté ou placé en vue d’adoption bénéficie d’un accompagnement par le service de l’aide sociale à l’enfance ou par l’OAA pendant une durée de six mois minimum.

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