En France, trois catégories denfants peuvent être adoptés.
Les pupilles de lEtat : il sagit des enfants confiés aux services de lAide sociale à lenfance (ASE) et reconnus adoptables par un arrêté du Président du Conseil général. Pour autant, toute personne justifiant dun lien avec lenfant en cause peut exercer un recours contre cet arrêté auprès du Tribunal de Grande Instance (TGI).
Sont considérés comme pupille de lEtat, les enfants dont les parents sont inconnus, les enfants dont les parents sont connus mais qui sont remis à lASE depuis plus de deux mois, les enfants remis à lASE par lun des parents depuis plus de six mois en vue de le faire adopter, les enfants orphelins et dont la tutelle na pas été organisée, les enfants dont les parents ne peuvent plus exercer les droits parentaux suite à une décision judiciaire, les enfants placés dans lun des services de LASE et dont les parents se sont désintéressés par la suite.
Il existe un système dinformation pour les pupilles de lEtat (SIAPE), géré par le ministère de la famille. Ce système a pour fonction de permettre le rapprochement entre les personnes désireuses daccueillir un ou plusieurs enfants pupille de lEtat en attente dune famille. Il permet ladoption de pupilles de lEtat pour lesquels aucun projet dadoption nest formé ou susceptible dêtre formé plus de six mois après leur admission.
Le système intègre trois fichiers distincts : un fichier regroupant des données sur les enfants inscrits par les services à la demande du Conseil de famille ; le second regroupe des informations propres aux candidats à ladoption, inscrits à leur demande par le Conseil de famille ; et le dernier concerne les organismes partenaires.
Ainsi, il est possible de faire concorder pour un enfant particulier avec une famille ayant un profil déterminé qui lui correspond en croisant les données des différents fichiers. Le service à lorigine de linscription de la famille entrera en relation avec elle et aura pour tâche de confirmer son intention dadopter lenfant sélectionné. A lissue de cette rencontre, le Conseil de famille du département décidera de la mise en uvre de lapparentement.
Les enfants judiciairement déclarés abandonnés : sont visés ici les enfants dont les parents se sont manifestement désintéressés pendant lannée qui précède la demande en déclaration judiciaire dabandon auprès du Tribunal de Grande Instance, seul compétent pour prononcer une telle décision. Le Tribunal en confie alors lautorité parentale à lAide Sociale à lEnfance.
Les enfants pour lesquels les père et mère ou le conseil de famille ont valablement consenti à l'adoption, en le remettant au service de l'Aide Sociale à l'Enfance ou à un Organisme autorisé pour ladoption (OAA) : ce choix doit obligatoirement émaner des deux parents sauf si un seul des deux exerce lautorité parentale. Dans cette hypothèse, le choix de ladoptant est laissé au tuteur, avec l'accord du conseil de famille des pupilles de l'Etat ou du conseil de famille de la tutelle organisée à l'initiative de l'organisme autorisé pour l'adoption.
En plus de ces trois catégories, il existe dautres enfants qui peuvent faire lobjet dune adoption. Il sagit tout dabord des majeurs. Ladoption entre majeurs est légale mais ne peut être plénière. Celle-ci peut être refusée, même si elle remplie toutes les conditions requises, dans le cas où son but nest pas de créer un lien de filiation mais de détourner une règle (cest le cas sil sagit de bénéficier indument dun lien successoral). Le but de cette adoption sera alors analysée minutieusement par le juge.
En second lieu, Ladoption peut être intrafamiliale, c'est-à-dire entre membres dune même famille. Dès lors si ladoptant est le parent de ladopté jusquau 6e degré, il nest pas nécessaire de remettre lenfant de moins de 2 ans aux services de lAide sociale à lenfance.
Enfin, la loi donne également la possibilité pour une personne dadopter lenfant naturel, légitime ou adoptif de son conjoint. Il est en effet fréquent que la personne qui élève lenfant de son conjoint dans le cadre dune famille recomposée, veuille adopter cet enfant et créer ainsi un lien juridique qui renforcera le lien affectif existant afin de permettre à lenfant une meilleure intégration dans la famille. Dans ce cas, ladoption simple et ladoption plénière sont possibles. A cet égard, certaines conditions sont applicables. La condition dâge pour ladoptant célibataire qui est de vingt huit ans nest pas applicable et la différence dâge exigée nest plus que de dix ans. Le parent nest dautre part pas tenu de remettre lenfant à laide sociale à lenfance ou tout autre organisme. Il faut, en outre, que cet enfant nait de filiation légalement établie quà légard du conjoint, ou que lautre parent se soit vu retirer son autorité parentale, ou encore, que lautre parent soit décédé et nait laissé aucun ascendants au premier degré (ou alors que cex derniers se soient manifestement désintéressés de lenfant).
La validation de cette adoption est soumise à lappréciation du juge qui vérifiera par ailleurs si ladoptant na pas lui-même des enfants et dans laffirmative si cet état de fait nest pas de nature à perturber la vie de famille. Le juge sassurera ainsi, comme dans tous les cas si cette démarche va sinscrit dans lintérêt de lenfant et ne constitue pas un détournement de la loi. Les conséquences dune adoption par le conjoint sont quelque peu différentes dune adoption ordinaire. En effet, même sil sagit dune adoption plénière, il ny aura pas de rupture avec les liens dorigine (comme cest habituellement le cas pour ce type dadoption) à légard de ce conjoint, ladoption ayant le même effet que ladoption entre deux époux.