Les étapes de la procédure de rétablissement personnel




Le recours à la procédure de rétablissement personnel se déroule exclusivement devant le juge de l’exécution. Après examen du dossier, le juge convoque le débiteur et les créanciers afin de s’assurer que cette procédure est effectivement la seule issue envisageable pour le débiteur. La convocation est adressée à chacun par lettre recommandée. A partir de ce moment toutes les procédures en cours sont suspendues (sauf celles qui sont liées à des dettes alimentaires).

Le juge va ensuite assigner différents mandataires afin qu’ils soient chargés de la gestion des éléments d’actif du débiteur. Une enquête sociale le concernant sera également menée, à l’issue de celle-ci, il pourra être suivi. Vient ensuite l’appel aux différents créanciers. Le juge désigne un mandataire afin qu’il fasse publier au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales une annonce destinée aux créanciers. Ainsi, seront précisés le nom et prénom du débiteur, sa date de naissance, son lieu de résidence et la mention qu’une procédure de rétablissement personnel a été ouverte en sa faveur.

Les créanciers ont alors deux mois pour se faire connaitre et déclarer leurs créances. Au-delà ils ne pourront pas déclarer leurs créances et donc n’auront aucun espoir de remboursement (à moins qu’ils justifient leur retard). Ils devront par ailleurs justifier leurs créances (c'est-à-dire prouver l’origine de leurs dettes, justifier les intérêts appliqués, les frais, établir leurs éventuelles suretés ou privilèges et si une procédure de recouvrement a été ouverte).

Une fois les créanciers réunis, le mandataire vérifie les différentes dettes et s’informe des différents biens mobiliers et immobiliers à la disposition du débiteur. Ce dernier ne peut d’ailleurs pas les vendre sans l’autorisation du mandataire. Le mandataire dresse ensuite un bilan qu’il transmet au débiteur ainsi qu’à ses créanciers. Une fois qu’ils en auront pris connaissance, ils seront convoqués par le juge à une audience afin de faire connaitre leurs éventuelles contestations (il faudra les adresser au juge 15 jours avant l’audience en les envoyant par lettre recommandée). Lorsqu’il a entendu les parties, le juge se prononce soit en faveur d’une liquidation, soit il propose un plan de redressement. S’il décide d’une liquidation, un liquidateur est nommé. Il aura pour mission de vendre l’ensemble des biens du débiteur. Cette vente pourra se faire à l’amiable ou au tribunal (par vente aux enchères). Certains biens ne pourront jamais être vendus afin de permettre au débiteur de conserver le minimum vital. Ainsi, les meubles nécessaires au quotidien tels que les tables, chaises, lit, réfrigérateur et autres, ne pourront pas faire l’objet d’une cession. De même que les biens qui sont indispensables au débiteur pour exercer une activité professionnelle (par exemple, sa voiture).

C’est le juge qui fixe le prix de vente des biens après qu’ils aient été estimés par un expert. Les biens ne pourront bien évidemment pas être vendus pour un prix dérisoire, ils seront appréciés au regard de leur valeur marchande (c'est-à-dire leur valeur sur le marché). Pour les biens qui ne parviennent pas être vendus, le prix peut être baissé par le juge. En principe, un délai d’un an est donné pour la vente des biens. Lorsque des biens immobiliers doivent être vendus le juge de l’exécution en fixe le prix mais il reviendra au juge du tribunal de grande instance d’en faire réaliser la vente.

Une fois les biens vendus, les sommes récoltées sont distribuées aux créanciers au regard de leurs privilèges et de leurs rangs. Si la somme accumulée permet de rembourser les créanciers dans leur ensemble, la procédure est clôturée par le juge. Si à l’inverse la somme est insuffisante pour désintéresser tous les créanciers, la procédure est clôturée pour insuffisance d’actifs. Toutes les dettes sont alors annulées (sauf les dettes alimentaires, les dettes de caution et les amendes pénales). Le fichier national des incidents de paiement est ensuite informé et le débiteur y est fiché pour une durée de 8 ans.

Si le juge choisi la voie du redressement, un plan est mis en place. Il aura pour but de réorganiser le paiement des dettes du débiteur. Ces dernières pourront être rééchelonnées, certains taux d’intérêts pourront être diminués etc. Un plan peut être prévu pour une durée maximum de dix ans. La période peut être longue, par conséquent, lorsque le débiteur rencontre de nouvelles difficultés, lorsque sa situation s’est aggravée, il lui est possible de saisir à nouveau la commission afin de solliciter un nouvel examen de sa situation. Il lui faudra expliquer les raison de ces nouvelles difficultés et si la situation le justifie, un nouveau plan pourra lui être proposé. Le débiteur est tenu de respecter scrupuleusement le plan, faute de quoi ses débiteurs pourront saisir le juge. Ainsi, par exemple, s’il n’honore plus ses paiements, ses créanciers avertiront la commission après quoi si la situation n’est pas régularisée sous quinze jours (le débiteur reçoit une mise en demeure) les créanciers pourront saisir le juge et le plan sera annulé.

Articles connexes

Rechercher parmi les articles juridiques