Quels sont les différents moyens d'accéder à la propriété ?




Un droit de propriété peut s’acquérir de différentes manières. Tout d’abord, il peut s’agir d’une acquisition provenant d’un précédent propriétaire ou d’une acquisition originaire (comme la construction d’un immeuble). L’acquisition peut ensuite être directe (liée à la possession) ou elle peut avoir été transférée (comme lors d’un contrat de vente).

L’acquisition par la transmission : il est possible de devenir propriétaire d’un bien par le fait d’une transmission : succession, donation ou encore vente. La transmission peut être réalisée gratuitement (transmission à titre gratuit) ou en contre partie d’une somme d’argent (transmission à titre onéreux).

L’acquisition par convention : une chose peut être transférée d’un propriétaire à un autre à la suite d’une rencontre de volontés. Les parties devront alors, pour opposer aux tiers ce transfert de propriété, publier l’acte qui a reconnu la transmission.

L’acquisition par l’occupation : il est possible d’acquérir la propriété d’un bien par le seul fait de l’occupation. Cela consistera en la prise de possession d’une chose n’appartenant à personne dans l’optique d’en devenir soi même propriétaire. Les biens susceptibles d’être acquis par l’occupation sont : soit les choses sans maître, tel que les produits de la chasse et de la pêche, soit des choses abandonnées, les res nulius.

L’acquisition par l’accession : l’accession est un procédé qui unit ou incorpore à une chose principale, une chose accessoire. Le propriétaire de la chose principale devient alors automatiquement propriétaire de la chose accessoire. L’accession peut être naturelle (par exemple, le propriétaire d’un arbre est aussi propriétaire des fruits) ou elle peut être artificielle lorsque l’incorporation est réalisée par l’homme (par exemple, la construction d’une cabane dans un jardin).

L’acquisition par la possession : les règles diffèrent selon qu’il s’agit de la possession d’un bien meuble ou immeuble. Pour la possession d’un bien immeuble : la possession d’un bien immobilier pendant un certain temps donne au possesseur la qualité de propriétaire du bien. C’est l’écoulement du temps qui conduit à l’expiration des droits du véritable propriétaire. On parle ainsi de possession par prescription acquisitive ou encore d’usucapion. Pour confirmer les droits du propriétaire sur le bien, cette possession doit réunir certaines qualités. Avant tout chose, il doit s’agir d’une possession ininterrompue de trente ans, elle doit être paisible (c'est-à-dire dénuée de toute violence), et non-équivoque, cela signifie que les actes effectués par le possesseur devront démontrer son intention de se comporter comme le véritable propriétaire et non faire douter de sa qualité de possesseur. Le délai de la prescription acquisitive peut être diminué dans deux cas : lorsque le possesseur était de bonne foi, il ignorait par exemple que son titre de propriété était vicié et ne permettait pas un transfert valable de propriété. Notons qu’en cette matière la bonne foi est présumée. C’est à celui qui invoque la mauvaise foi du possesseur d’en apporter la preuve. Seconde exception, lorsque le possesseur était détenteur d’un juste titre. Dans ces deux hypothèses, la possession d’un immeuble pendant 10 ans en prescrit la propriété.

Ce délai de prescription peut enfin être suspendu ou interrompu. Le délai est suspendu en cas de force majeure ou lorsque le véritable propriétaire se trouve dans l’impossibilité d’agir. Le délai est également suspendu à vis-à-vis des mineurs non-émancipés et des majeurs sous tutelle. Lors de la survenance d’un motif de suspension, le délai écoulé avant reste acquis et c’est une fois la cause de suspension disparue que le délai reprend là ou il s’était arrêté. Le délai est interrompu par la perte de la possession pendant plus d’une année, par le fait que le possesseur reconnaisse le vrai propriétaire ou par la citation en justice. Dans ces 3 cas, le délai de prescription qui s’est écoulé avant l’évènement est supprimé, une fois la cause d’interruption disparue, un nouveau délai de prescription commence à courir.

L’action en revendication d’un bien immobilier. L’action en revendication permet au propriétaire dépossédé de son bien immobilier de faire valoir son droit de propriété auprès du tiers possesseur en revendiquant son bien. Cette action est perpétuelle, elle n’a à supporter aucun délai de prescription, puisque le droit de propriété ne s’éteint pas par le non-usage. Cependant, le défendeur pourra conserver la propriété du bien à la suite d’une possession prolongée, s’il justifie d’une prescription acquisitive de propriété. Le demandeur qui souhaite recouvrer son bien devra apporter la preuve qu’il en est bien le propriétaire. Lorsque le juge fait droit à la demande, le possesseur est tenu de restituer le bien dans l’état où il se trouve. Si celui-ci est de bonne foi, il doit simplement rendre le bien dans l’état où il se trouve, il n’a pas à réparer des dégradations et il ne sera pas tenu de restituer les fruits consommés. A l’inverse, le possesseur de mauvaise foi doit non seulement réparer les dégradations qu’il a causé mais il doit en outre rembourser les fruits consommés.

S’agissant de la possession d’un bien meuble : la loi prévoit que la seule possession d’un meuble en fait présumer le droit de propriété du possesseur. Cependant, le possesseur doit être de bonne foi, et jouir d’une possession paisible et non équivoque. En cette matière, celui qui a perdu une chose ou auquel elle a été volée peut la revendiquer pendant 3 ans à compter du jour de la perte ou du vol contre celui qui la détient. Le possesseur de bonne foi peut alors lui-même agir à son tour contre celui qui lui a fourni la chose.

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