Comment faire une demande d'asile ?




Un étranger qui est ou qui risque de subir des persécutions dans son pays peut demander l’asile à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Il y a deux types de protection : le statut de réfugié et la protection subsidiaire. Le statut de réfugié est accordé lorsque l’on est persécuté à cause de sa race, sa religion, sa nationalité, son appartenance à un groupe social, ses opinions politiques ou parce que l’on est engagé dans des actions pour défendre la démocratie et la liberté. La protection subsidiaire est accordée pour un an renouvelable lorsque l’on ne remplit pas les conditions pour obtenir le statut de réfugié et qu’il y a une menace de peine de mort, torture ou traitements inhumains et dégradants ou lorsque l’on est directement menacé par une guerre civile ou un conflit international.

L’asile sera refusé lorsque l’on pense que le demandeur a commis des actes graves comme un crime contre l’humanité ou la violation des droits de l’homme ; lorsque ses activités sont une menace pour la sécurité publique et l’ordre public en France et lorsque le demandeur peut bénéficier d’une protection dans une autre zone géographique de son pays d’origine.

A l’entrée en France, le demandeur à l’asile doit en informer les forces de police ou les autorités douanières. On lui dit quelle est la procédure à suivre, ses droits et ses obligations, et les aides qu’il peut avoir. Il est maintenu en zone d’attente lorsque la décision n’est pas prise immédiatement. Le Ministre de l’immigration consulte alors l’OFPRA pour savoir si la demande est sérieuse. L’OFPRA écoute les raisons de l’étranger. En cas de refus, il aura quarante-huit heures pour adresser un recours au Président du tribunal administratif. Il se prononcera dans les soixante-douze heures. Pendant ce temps, le demandeur pourra être renvoyé vers le pays d’où il vient. En cas d’admission, on lui donne un visa de régularisation de huit jours. Il devra ensuite se rendre à la Préfecture pour enregistrer sa demande d’asile. Lorsque l’étranger est déjà en France, il doit faire sa demande à la Préfecture ou à la Sous-préfecture du lieu où il souhaite habiter. Ce sera à la Préfecture de police s’il habite à Paris. La Préfecture donne une information sur les droits et les obligations à respecter en matière d’asile, les aides qu’il peut obtenir et les conditions de vie en France.

Il arrive parfois que c’est un autre Etat européen qui soit compétent pour étudier la demande d’asile. Il y a plusieurs critères pour le déterminer. Ce sera celui où vivent en tant que réfugié ou demandeur d’asile un membre de la famille du demandeur ; celui qui a donné au demandeur un document de séjour qui est toujours valide ; celui dans lequel le demandeur est entré de manière irrégulière. Un Etat qui n’est pas normalement compétent peut toujours accepter d’examiner la demande pour des raisons humanitaires. Si les critères ne permettent pas de déterminer quel est l’Etat responsable, ce sera celui où la demande a été présentée en premier. L’Etat dans lequel se trouve le demandeur saisit ensuite l’Etat compétent pour qu’il dise s’il accepte ou non de le prendre en charge. Pendant ce temps, le demandeur reçoit un document où il est indiqué « convocation Dublin ». On l’informe de la procédure et des délais. En cas d’accord, le demandeur se rend par ses propres moyens dans l’Etat compétent ou sous escorte. Il garde la possibilité de former un recours contre la décision. En cas de refus, il peut présenter sa demande en France.

Les demandeurs d’asile n’ont pas le droit de quitter le territoire. En revanche, l’étranger qui a le statut de réfugié ou qui bénéficie de la protection subsidiaire peut obtenir un document de voyage. Il faut faire la demande à la Préfecture accompagné du titre de séjour en cours de validité, deux photographies, un justificatif de domicile, un timbre fiscal de 8 euros et éventuellement l’ancien document de voyage. Le document de voyage précise quels sont les pays qui lui sont interdits. Pour les réfugiés, il est valable deux ans. Il peut être prolongé. Pour ceux qui bénéficient de la protection subsidiaire, il est valable un an. Il peut être prolongé deux fois. Les enfants mineurs qui ont une protection sont inscrits sur le document de voyage des parents. Ceux qui n’ont pas de protection doivent faire une demande à la Préfecture.

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