Détecter la présence d'amiante




L’amiante désigne des minéraux à texture fibreuse qui sont utilisés dans l’industrie. Elle se trouve généralement dans les calorifugeages, les flocages et les faux plafonds. Au début du XXème siècle, on a reconnu la toxicité de l’amiante. L’inhalation de quantités importantes est dangereuse et peut causer des maladies pulmonaires.

Le repérage des matériaux et des produits qui contiennent de l’amiante est obligatoire. C’est ce qu’on appelle le diagnostic technique amiante (DTA). Le propriétaire de l’immeuble en est responsable. L’obligation concerne les immeubles collectifs d’habitation (parties privatives et communes) construits avant le 01 juillet 1997 avant la vente ou la démolition du bien. Pour les maisons individuelles, le repérage est étendu avant une vente et exhaustif avant une démolition.

Le diagnostic technique amiante dépendra de l'utilisation privative ou commune des locaux et de la date de construction de l'immeuble. Dans les parties privatives des immeubles d'habitation collective, le repérage est exhaustif : les faux-plafonds dans tous les immeubles construits avant le 01 juillet 1997 ; les calorifugeages et les faux-plafonds dans les immeubles construits avant le 29 juillet 1996 ; les flocages, les calorifugeages et les faux-plafonds, dans les immeubles construits avant le 01 janvier 1980. Dans les parties communes des immeubles d'habitation collective construit avant le 01 juillet 1997, le repérage est étendu : on recherche l’amiante libre et l’amiante liée. La liste est fixée par décret. Il s’agit par exemple des murs, des cloisons, des dalles de sol, des plafonds, des poutres, des charpentes, des planchers, des poteaux, des conduits ou encore des canalisations,... Ce sont des matériaux qui ne libèrent pas des fibres d'amiante de manière spontanée mais qui peuvent entraîner des expositions à l'amiante à l’occasion d'opérations d'entretien ou de maintenance.

Le dossier technique doit être à la disposition de toute personne intéressée. Par exemple, les occupants de l'immeuble ; les représentants du personnel et de l'inspection du travail si l'immeuble comporte des locaux de travail, ou encore les agents du service de prévention des organismes de sécurité sociale. Il doit être présenté aux professionnels qui vont intervenir sur le bâtiment. Il comporte deux volets. Le premier volet récapitule les matériaux et les produits qui contiennent de l'amiante et leur état de conservation. Il fait la liste des interventions à réaliser (confinement, retrait,…). Le second volet concerne les procédures et les consignes de sécurité à respecter en cas d'intervention sur ou à proximité des matériaux qui contiennent de l'amiante. Les travaux sont obligatoires sur les flocages, calorifugeages ou les faux plafonds à partir du moment où ils libèrent plus de cinq fibres par litre ou qu'ils sont dégradés. En dessous de cinq fibres par litre, le matériau doit être contrôlé tous les trois ans. Les travaux sont réalisés par une entreprise qualifiée dans un délai de trois ans.

Lorsqu’il n’y a pas d’amiante dans les flocages, les calorifugeages ou les faux-plafonds, on établit un constat d'absence. Il a une validité illimitée. S’il y a toujours un doute, le propriétaire doit faire réaliser des prélèvements par un technicien qualifié et une analyse qualitative par un organisme accrédité par le Ministère de l’Equipement. En cas de présence d’amiante, le professionnel réalise une évaluation visuelle de leur état. On peut aussi mesurer le niveau d'empoussièrement pour déterminer quelles seront les actions à mettre en œuvre. La loi a défini une grille d'évaluation. Elle prend en compte l'accessibilité du matériau, son degré de dégradation, son exposition aux chocs et aux vibrations, et les mouvements d'air dans le local. Il y a plusieurs niveaux. N1 : bon état de conservation. N2 : état intermédiaire de conservation qui signifie qu’il faudra qu’un laboratoire agrée mesure le niveau d'empoussièrement. N3 : matériaux dégradés qui implique qu’une entreprise qualifiée devra réaliser des travaux.

Le propriétaire a un mois pour remettre la fiche récapitulative aux occupants de l'immeuble. L'identification de la présence d'amiante dans les matériaux doit se faire par un laboratoire accrédité par le Comité Français d'Accréditation (COFRAC) ou par tout autre organisme d'accréditation européen. La certification est valable cinq ans. Le diagnostiqueur doit avoir une assurance en responsabilité civile professionnelle. Les mesures du taux de fibres d'amiante dans l'atmosphère (prélèvements d'air et analyses) doivent être réalisées par des organismes agréés par le Ministère de la Santé. Les travaux doivent obligatoirement être achevés dans un délai de trente-six mois à partir de la date de remise des résultats du contrôle. Le diagnostic est annexé à l’avant-contrat ou à l’acte de vente notarié. A défaut, le vendeur devra indemniser l’acheteur s’il constate la présence d’amiante dans l’immeuble. On applique la garantie des vices cachés.

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