En quoi consiste un brevet d'invention ?




Le brevet est un titre de propriété industrielle. Il est délivré par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI). Un brevet ne peut concerner qu’une seule invention. C’est le « principe d’unité d’invention ». Pour être protégée, une invention doit être brevetable. Ce sera le cas lorsqu’elle remplit quatre critères. Premièrement, elle doit résoudre un problème technique en lui apportant une solution technique. Deuxièmement, elle doit être nouvelle. Autrement dit, elle ne doit pas faire partie de l’état de la technique. L’état de la technique, c’est tout ce qui a été porté à la connaissance du public avant le dépôt du brevet. C’est pourquoi, il est fondamental de garder le secret sur l’invention jusqu’au dépôt du brevet. On doit vérifier que l’on est libre d’exploiter l’invention. On réalise une étude des brevets français, européens et internationaux sur une large période de temps. La recherche doit porter au minimum sur les vingt dernières années. Troisièmement, elle doit être le fruit d’une activité inventive. On fait une comparaison avec l’homme du métier. Ce sera une activité inventive si la création de l’invention n’est pas évidente pour un homme de métier. On le décrit comme un spécialiste dans le domaine de l’invention. Il a des qualités moyennes. Quatrièmement, elle doit pouvoir être utilisée et fabriquée dans l’industrie. Toutes les industries sont concernées, y compris l’agriculture.

Il y a des inventions qui ne sont pas brevetables. Voici quelques exemples : les idées ; les découvertes, les théories scientifiques et les méthodes mathématiques ; les créations esthétiques et ornementales ; les plans, principes et méthodes ; les programmes d’ordinateur. On exclut aussi méthodes thérapeutiques ou chirurgicales, les éléments du corps humain, les races animales et les espèces végétales.

On trouve plusieurs types de brevet. Le brevet d’application concerne l’application nouvelle d’un produit ou d’un procédé breveté. Le brevet de perfectionnement concerne l’amélioration d’une autre invention. L’amélioration doit remplir les trois critères de brevetabilité. Le brevet dominant permet d’exploiter une autre invention.

Le brevet est attribué à la première personne qui le dépose. Les personnes physiques et les personnes morales peuvent déposer un brevet. Lorsqu’il a été déposé dans un Etat membre de l’Union de Paris ou de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il est possible de demander à ce qu’il soit protégé en France. Il faut en faire la demande dans les douze mois. L’inventeur devient propriétaire du droit de propriété industrielle. Il a un monopole d’exploitation pendant une période de vingt années. Par conséquent, l’invention ne peut pas être réalisée, utilisée, distribuée ou vendue sans que le titulaire n’ait donné son accord. Au terme de la protection, l’invention entre dans le domaine public. Ce qui signifie qu’elle pourra être utilisée par tous dans un but commercial. Le certificat d’utilité est donné par l’Institut national de la propriété industrielle. A la différence du brevet, il n’est pas nécessaire de rédiger un rapport de recherche. La protection dure six années.

Pour déposer un brevet, il y a plusieurs étapes à respecter. Il est conseillé de recourir à un conseil en propriété intellectuelle. Tout d’abord, il faut remplir un formulaire spécifique de dépôt et joindre le texte de la demande. Il doit décrire l’invention, comporter des dessins, des revendications et un abrégé. La description doit être complète et précise. Il faut expliquer comment l’invention a été réalisée. Le but est de permettre aux tiers de l’utiliser ou la reproduire. Il faut préciser le nom de l’invention ainsi que le domaine technique. Les dessins servent d’illustration. Les revendications permettent de délimiter les contours de la protection souhaitée. L’abrégé récapitule les termes techniques.

Le dépôt de brevet se fait à l’INPI. Certains déposants peuvent faire une demande de dépôt en ligne. L’INPI adresse une copie du formulaire en précisant le numéro national d’enregistrement et la date du dépôt. Puis, il examine le dossier : examen administratif et examen technique. Il vérifie la nature de la demande et que toutes les conditions de forme ont bien été accomplies. Lorsque le principe d’unité d’invention n’est pas respecté, il est possible de recourir aux demandes divisionnaires. On divise la demande initiale d’invention en plusieurs inventions. L’INPI remet le dossier au ministère de la Défense nationale. Il est chargé de vérifier si l’invention a un intérêt particulier pour la nation. Il a cinq mois pour décider si le brevet doit rester secret ou non. Ensuite, l’INPI envoie un rapport de recherche préliminaire. Il montre s’il y a ou non des concurrents. Il cite toutes les « antériorités ». Ce sont les brevets et les documents qui ont un lien avec l’invention et qui ont déjà été divulgués. On classe les documents par catégorie. Il y a des codes qui permettent d’apprécier la pertinence de chacune des antériorités. L’INPI émet aussi un avis sur le caractère brevetable de l’invention. Il faut répondre à ces documents sous trois mois. Il est possible de faire des observations ou de modifier les revendications. L’INPI publie le brevet au Bulletin officiel de la propriété intellectuelle (BOPI) dans les dix huit mois qui suivent le dépôt. Il est possible de demander une publication anticipée. L’INPI adresse à l’inventeur un avis de publication. Les tiers ont trois mois à compter de la publication pour faire des observations sur le dépôt de brevet. L’inventeur peut y répondre sous trois mois. L’INPI rédige un rapport de recherche définitif. Enfin, l’INPI donne le brevet et publie la mention de délivrance au BOPI.

Il y a des redevances à payer : 36 euros pour le dépôt, 500 euros pour le rapport de recherche et 86 euros pour la délivrance et l’impression du fascicule du brevet. De plus, pour maintenir en vigueur le brevet, il faudra payer des redevances tous les ans. Les personnes physiques, certaines PME et les organismes à but non lucratif (OBNL) de l’enseignement et de la recherche peuvent bénéficier d’une réduction de 50% sous certaines conditions.

Le brevet peut être refusé s’il ne remplit pas toutes les conditions. De plus, il peut être annulé par le tribunal de grande instance. Toute personne peut demander au juge l’annulation d’un brevet. Il faut prouver que l’un des critères de brevetabilité n’est pas rempli : absence de nouveauté, absence d’activité inventive,...

L’exploitation du brevet doit intervenir dans les trois ans de la délivrance ou dans les quatre ans du dépôt. A défaut, toute personne pourra demander au tribunal de grande instance une licence obligatoire. Le juge fixera les conditions d’exploitation. Il faut noter que l’exploitation peut être confiée à des tierces personnes. On conclut des contrats de licence. Ce peut être des contrats de licence exclusives ou non. Ils fixent les modalités d’utilisation de l’invention. Par ailleurs, le titulaire du brevet a la possibilité de vendre ses droits sur le brevet. Le tiers deviendra le titulaire du brevet.

Articles connexes

Rechercher parmi les articles juridiques