Quelles sont les garanties couvrant les défauts de construction ?




Il existe trois types de garanties qui sont offertes au maître de l’ouvrage immobilier pour couvrir les défauts de construction qu’il constaterait après la réception des travaux. Si tous les contrats de construction immobilière comprennent la garantie décennale et la garantie biennale, seul contrat de louage d’ouvrage peut obliger l’entrepreneur à garantir le parfait achèvement.

Tout d’abord, la garantie de parfait achèvement, elle permet au maître de l’ouvrage d’obtenir une réparation rapide des défauts lorsqu’il a réceptionné les travaux avec réserves ou lorsqu’il les signale dans l’année de la réception. Elle évite également d’avoir recours à des règlements judiciaires. Cette garantie dure un an à compter de la réception, toute clause dans le contrat de louage d’ouvrage qui a pour objet d’exclure ou de limiter la garantie de parfait achèvement est réputée non écrite. La garantie de parfait achèvement couvre tous les désordres découverts quelle que soit leur nature, il peut donc s’agir de vices, de défauts de conformité ou encore de malfaçons. Pour pouvoir la mettre en œuvre, le maître de l’ouvrage formulera une réserve dans le procès-verbal lors de la réception, et, pour les défauts survenant dans l’année de la réception, ils seront dénoncés dans une lettre recommandée avec accusé de réception adressée au constructeur. Cette dénonciation est indispensable puisque c’est elle qui fera jouer la garantie.

Les garanties décennale et biennale, quant à elles, vont prolonger les effets d’un contrat dont l’exécution s’est terminée avec la réception ou la levée des réserves. L’entrepreneur devra répondre des défauts apparaissant après l’exécution du contrat, il sera présumé responsable de ceux-ci et exonéré par la preuve d’une cause étrangère. Concernant la garantie décennale, c’est une garantie de dommages qui protége le maître de l’ouvrage pendant dix ans à compter de la réception de l’ouvrage, il devra donc agir dans ce délai. Il doit s’agir d’un défaut caché à la réception et découvert ensuite, c’est au maître de l’ouvrage qu’il incombe d’en rapporter la preuve. Sont couverts les dommages les plus graves causés à l’ouvrage : l’atteinte à sa solidité, tels par exemple l’effondrement, l’instabilité, et, l’impropriété à remplir sa destination, c’est-à-dire que l’ouvrage ne peut plus remplir l’usage auquel il est destiné. La cause du dommage n’a pas d’importance, il n’est pas non plus nécessaire d’imputer le dommage à l’entrepreneur, il suffit que le dommage qui nuit à la solidité de l’ouvrage soit dénoncé.

Concernant la garantie biennale, le maître de l’ouvrage pourra la faire jouer lorsque qu’un défaut affecte le bon fonctionnement d’un élément d’équipement dissociable de l’ouvrage, sans toutefois compromettre la solidité ou la destination de celui-ci. Cette garantie de bon fonctionnement a une durée minimale de deux ans à compter de la réception des travaux. Les éléments d’équipement de l’ouvrage concernés sont ceux qui sont simplement installés par l’entrepreneur, tels des fenêtres, des volets, des revêtements muraux, etc. Leur pose, leur démontage ou leur remplacement doivent pouvoir être fait sans détériorer l’ouvrage, le degré de gravité du dommage n’a pas d’importance. La garantie décennale sera néanmoins privilégiée à la garantie biennale lorsque le mauvais fonctionnement de l’élément cause un dommage de nature décennale à l’ouvrage. Enfin, les dommages qui résultent de l’usure normale de l’ouvrage ne sont pas garantis.

Enfin, en cas de revente avant leur expiration, le maître de l’ouvrage transmettra le bénéfice de ces nouvelles garanties au nouvel acquéreur de l’ouvrage, qui les transmettra à son tour aux éventuels acquéreurs successifs. Si le maître de l’ouvrage revend l’immeuble alors que l’ouvrage est toujours couvert par la garantie décennale, c’est donc son acquéreur qui pourra en profiter tant que durera la garantie. De plus, lorsque le nouvel acquéreur est dans l’incapacité de faire jouer ces garanties, par exemple parce que les délais pour agir sont dépassés, il lui reste tout de même une garantie contre son vendeur, la garantie contre les vices cachés.

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