La responsabilité du fait des bâtiments en ruine




Le propriétaire d’un bâtiment en ruine est considéré comme responsable des dommages que pourrait causer ce bâtiment, même s’il n’a pas commis de faute. Il s’agit d’une présomption de responsabilité fondée sur le simple fait de posséder un immeuble délabré et dangereux pour les personnes.

Pour pouvoir engager la responsabilité de cette personne, il faudra déterminer en premier lieu le type de bâtiment tombant sous le coup de la loi. Il s’agit d’un immeuble incorporé au sol ou à un autre bâtiment, en matériaux durables. Cela comprend les balcons, escalier ou encore portails. Sont cependant exclus de l’appellation « bâtiment en ruine », les glissements de terrain, les chutes de rochers, les constructions provisoires et bâtiments en construction. Ensuite, la loi entend par ruine, un écroulement total ou partiel de la structure ou encore la chute de matériaux. La démolition volontaire d’une structure n’est pas considérée comme des « ruines ». Enfin, seul le propriétaire est visé par la responsabilité. Il peut s’agir d’une personne physique ou d’une personne morale de droit privé (toute personne morale à l’exclusion des organismes/services de l’Etat). Cette disposition implique donc qu’il n’est pas possible d’engager la responsabilité d’un locataire d’un immeuble en ruine ou encore du constructeur pour les dommages que le bâtiment pourrait causer, car l’obligation d’entretien ne leur incombe pas.

Du point de vue de la victime, si cette dernière est locataire du bâtiment en ruine et donc sous contrat avec le propriétaire, elle ne peut cumuler responsabilité délictuelle et responsabilité contractuelle. La préférence sera donc accordée à la responsabilité contractuelle pour inexécution de son obligation d’entretien.

Toutefois, cette responsabilité du propriétaire n’est pas absolue. Il peut se voir exonérer en cas de force majeure ou de faute de la victime. Ainsi, si un mur s’effondre suite aux dégradations de la victime qui s’amusait à arracher les pierres, créant ainsi un trou à la base, le propriétaire ne pourra être tenu pour responsable puisque l’effondrement est dû à la faute de la victime elle-même. Le propriétaire peut aussi se dédouaner de sa responsabilité en démontrant que l’obligation d’entretien du bâtiment ne lui incombait pas. Il dispose ainsi d’un recours contre celui qui devait en assurer l’entretien (locataire, usufruitier…), contre le vendeur en cas de vice caché et contre le constructeur lorsque le dommage est dû à un vice de construction.

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